Stop ou encore ? L’avis de la Cnil publié en juillet a provoqué un immense statu quo sur le marché. Ce dernier était pourtant promis à un bel avenir grâce au potentiel marketing qu’il générait. Affaire à suivre… Par Sylvie Druart
A l’issue d’une consultation publique, la Cnil publie sa position sur les conditions de déploiement des dispositifs de vidéo “augmentée” dans les lieux ouverts au public. Elle y présente, notamment, le cadre juridique actuellement applicable et souligne les risques pour les droits et libertés des personnes. Dans ses conclusions, elle demande un cadre juridique et précise que si la technologie est porteuse d’opportunités, elle peut néanmoins générer des risques nouveaux envers certains droits individuels, notamment celui à la vie privée. Elle recommande donc que les dispositifs les moins impactants soient privilégiés lorsque cela est possible. Par ailleurs, l’installation de caméras augmentées devra faire l’objet d’une évaluation rigoureuse de ses performances techniques et opérationnelles. Face à cet avis, les réactions sont mitigées. “En France, nous attendions l’avis de la Cnil quant à la légalité de ces systèmes. Nous avons fait des Proof Of Concept pour de grandes sociétés en France qui voulaient tester l’efficacité d’une PLV par rapport à une autre. Mais ce n’était que des prototypes et cela a été gelé par le service juridique en attendant que la Cnil se positionne, ce qu’elle a fait au mois de juillet. Elle a rendu ces systèmes de comptage légaux à partir du moment où ils étaient “privacy by design”, que des données soient agrégées avec une volonté de produire uniquement des statistiques”, explique Jérôme Moeri, CEO de Navori. “Tous les clients se posent des questions existentielles. Les grands retailers ont mis, en effet, une pause depuis un mois sur ce sujet. La Cnil a dit, en attendant qu’une loi sorte, qu’elle déconseille. Cela ne veut pas dire interdire les caméras intelligentes, sauf si c’est vraiment nécessaire. La question est de savoir ce que veut dire nécessaire. Nous sommes maintenant dans l’interprétation”, développe, de son côté, Laurent Scetbon, responsable d’équipe grands comptes & projets chez Hikvision. Le sujet reste sensible et demande à être clarifié. Il faut dire que le potentiel des caméras augmentées visait à réduire une profonde injustice entre le marketing digital et physique. “Dans le commerce en ligne, vous avez tous les indicateurs possibles et imaginables. Vous savez qui visite votre site, vous avez des informations sur la fréquentation. Le commerce physique, malheureusement, ne possédait pas ce type de