Les consommateurs sont devenus plus exigeants sur la provenance des produits et veulent acheter en circuit court. Avec les soubresauts planétaires, les relocalisations se multiplient. Mais la valorisation du bleu-blanc-rouge va devoir composer avec une inflation croissante.
Par Jean-Bernard Gallois
Le Made in France en chiffres
La provenance française est en quatrième position (28 %) des critères les plus importants pour un achat, derrière le prix (82 %), la qualité (74 %), et la longévité (47 %). (1)
88 % des Français se demandent si la marque agroalimentaire qu’ils s’apprêtent à acheter est Made in France. (2)
La moyenne du fabriqué en France est de 3 % dans le textile et de 5 % sur les jouets. (3)
1 Français sur deux considère que les engagements Made in France ne sont pas assez mis en valeur sur les supports de communication traditionnels. (4)
(1) Enquête réalisée par Appinio avec l’agence Glory Paris (octobre 2021). (2) Enquête d’opinion Feef / Occurrence : les Français et les PME (septembre 2021). (3) Chiffres Fédération indépendante du Made in France (2021). (4) Enquête Sacrés Français / YouGov (mars 2021).
Il nous habitue aux contrepieds. Onze ans après sa naissance, le Slip français vient d’abandonner sa célèbre cocarde tricolore pour un logo où un cercle rouge entoure un cœur bleu et un triangle vert. Fini la fierté tricolore pour la jeune pousse qui mettait en avant la production de slips à moins de 250 kilomètres de ceux qui les portaient ? “Notre rôle a pas mal évolué depuis toutes ces années et nous devons fabriquer mieux, plus durable et entrer dans les circuits courts”, explique son vibrionnant créateur, Guillaume Gibault, lors d’une table ronde au salon Made in France Première Vision le 30 mars dernier. “L’innovation Made in France se joue aussi sur le terrain du désir et, après toutes ces années, nous devons raconter une autre histoire qui est celle de notre engagement envers la filière textile française”. Dont acte avec le projet en cours, baptisé “le Slip automatique” où la start-up propose des boxers sans couture, qui sont fabriqués par l’atelier Henitex. Ce sont 20 emplois créés et 30 % de déchets textiles et d’eau en moins. À 35 euros la pièce, le produit n’est pas à portée de toutes les bourses mais il est un des signes d’une nouvelle étape dans le Made in France (MIF). La pandémie de covid-19 et la guerre en Ukraine ont remis la fabrication hexagonale sur le devant de la scène. Devenue un défi pour l’économie et la souveraineté industrielle, distillée dans les discours des candidats à la Présidentielle, elle émerge aussi comme un élément de réduction des émissions de CO2 et de promotion des circuits courts.