Empreinte carbone, conditions de travail, composition des produits, mode de recyclage… de plus en plus de citoyens attendent des marques une information complète et transparente des produits. Une tendance qui s’accélère dans le contexte de la crise sanitaire et du dérèglement climatique. Ainsi, des matières premières à la gestion de la fin de vie en passant par les lieux d’extraction, les processus de fabrication, ou les modes de transports, les clients veulent tout savoir sur ce qu’ils achètent. Ils sont d’autant plus pointilleux sur le sujet que des affaires de tromperie sur les produits sont récurrentes. Certains scandales dans le secteur agro-alimentaire n’auraient certainement pas eu lieu ou auraient été découverts plus rapidement si les données avaient été plus nombreuses et transparentes.
Collecter, centraliser, exploiter et stocker cette information nébuleuse et disparate est complexe et contraint les entreprises à mettre en place une véritable stratégie de la donnée. Ainsi, sans une plateforme centralisatrice et une stratégie de gouvernance de la donnée, elles ne peuvent construire une data enrichie, fiable et transparente.
La qualité de donnée au cœur des préoccupations des CDO et Directeurs MDM
Un des critères de maturité des entreprises en matière de gestion de la donnée est la place accordée à cette discipline dans leur organigramme. Celles qui ont saisi tout le potentiel de la donnée, ont crée des postes de Chief Data Officer (CDO) ou de Directeur MDM (Master Data Management). Des profils qui ont pour mission d’interconnecter toutes les données de l’entreprise et de construire une architecture permettant aux opérationnels d’exploiter les data dans leurs processus décisionnels.
Le CDO a pour mission de garantir la qualité des données, le suivi de leur gouvernance et leur gestion. Ils se retrouvent à la tête de grands volumes de données disparates et éparpillées dans les divers applicatifs (ERP, CRM, chaîne d’approvisionnement, bases de données etc.). Chaque métier étant autonome, le CDO hérite de bases de données dont les champs sont renseignés de façon différentes, et qui présentent aussi parfois des informations redondantes, incomplètes ou obsolètes. Cette mauvaise gestion des données occasionne des pertes considérables. Ainsi selon IBM, la mauvaise qualité des données entraîne une perte de chiffre d’affaires de 3,1 milliards de dollars chaque année, uniquement aux États-Unis et 83% des entreprises affirment utiliser des données incomplètes ou inexactes. Cette situation présente donc un véritable défi de gestion de données, contraignant les CDO à recourir à des outils de centralisation des données pour en assurer la qualité et en faciliter l’accès. Une solution PIM (Product Information Management) est un exemple d’outil clé pour gérer les données Produit. Les centraliser en un lieu unique, les enrichir, les dédupliquer et les publier aux clients, fournisseurs et aux employés.
Collecter les données depuis la matière première à la commercialisation du produit
La centralisation et la publication des données fournissent au CDO une vision complète d’un client, d’un produit, d’un marché permettant alors aux entreprises de prendre rapidement des décisions plus pertinentes. Grace à cette information, l’entreprise peut développer des produits et services mieux adaptés aux clients, créer des expériences clients personnalisées, supporter la stratégie omnicanale, ou encore acheminer plus rapidement leurs commandes. Étant désormais l’un des rôles des plus complexes de l’entreprise, le CDO doit envisager la valeur des données de référence pour réaliser les objectifs métier et la transformation, en utilisant les données comme un actif stratégique.
Aujourd’hui, seules quelques grandes entreprises comptent des CDO ou des directeurs du management de la donnée. Or, pour satisfaire les obligations du règlement européen sur la protection de la donnée (RGPD), toutes disposent de DPO (Délégué à la Protection des Données). Si de tels profils sont certes indispensables à la protection des données à caractères personnels, ils ne couvrent néanmoins qu’une petite partie de la gestion de la Data de l’entreprise, quelle soit de nature Produit, Client, Fournisseur, Logistique.
Il est donc nécessaire de prendre en considération tout l’enjeu de la data et d’y apporter les moyens financiers nécessaires à l’équipement en infrastructure et en ressources humaines spécialisées dans l’exploitation de la donnée. Des investissements qui permettront à l’entreprise d’être plus agile et donc de générer davantage de revenus.
Par Joseph Cohen, EMEA Marketing Manager chez Stibo Systems