Fini les tenues de travail informes aux couleurs blafardes : les vêtements de protection, toujours plus sophistiqués en matière d’ergonomie, de technicité, de fonctionnalités et de sécurité, associent les dimensions multifonctionnalité et esthétique dans leur fabrication, jusqu’à l’éco socio conception de ceux-ci. Et ils deviennent de plus en plus tendance, jusqu’à inspirer le prêt à porter. Du travail à la rue, il n’y a qu’un pas…
A+A, le salon mondial de la sécurité et de la santé au travail qui s’est déroulé du 5 au 8 novembre dernier à Düsseldorf, en Allemagne, vient de s’achever. Ce rendez-vous bisannuel, véritable Mecque européenne de la protection de l’homme au travail, expose les innovations et les dernières tendances du secteur. Cette année encore, il a été l’occasion de découvrir les nouvelles gammes de vêtements de protection, toujours plus techniques, plus légères et plus éthiques, mais également, plus ergonomiques et esthétiques. Une petite révolution sur ce marché du textile BtoB répondant à un risque normé où la notion de style n’était, jusqu’alors, guère une priorité. Protéger l’homme et la femme au travail, tout en sublimant les corps sans entraver ses mouvements pendant l’activité : c’est le nouveau mantra des spécialistes du vêtement de protection
Safety first
Les vêtements de protection ont vocation à protéger contre les accidents ou intempéries et doivent, par conséquent, répondre à des normes internationales. Ils constituent des équipements de protection individuelle (EPI) qui assurent la sécurité du travailleur afin qu’il puisse travailler avec un risque minimal de lésion corporelle ou de maladie. Leur rôle est de prévenir les agressions mécaniques et chimiques. Les vêtements techniques de protection sont adaptés à de nombreux risques professionnels diversifiés : vestes, pantalons, tabliers, combinaisons, blouses, gilets et parkas contre les produits chimiques, le feu, la chaleur, le froid, l’humidité, les fumées ; pour la haute-visibilité, les applications industrielles comme les travaux forestiers. Cela exige, bien sûr, de plus en plus de technicité. Le leader français du vêtement professionnel, CEPOVETT SAFETY conçoit, notamment, des gammes complètes d’EPI multirisques alliant sécurité, confort et ergonomie. Sa gamme été Fluosafe EN20471 innovante par son ergonomie, son tissu léger et protecteur, ses aérations latérales et sa mercerie amagnétique en est l’illustration.
Une protection professionnelle plus durable
Les vêtements de protection EPI du futur ne sont pas seulement techniques, ils se composent aussi de matières éthiques et ne font aucun compromis sur le confort, tout en privilégiant la traçabilité, la facilité de lavage (moins d’eau, moins de détergents) ainsi que la possibilité de se réparer et de revaloriser les produits en fin de vie. Ces vêtements de protection éco conçus s’adaptent aux morphologies féminines qui intègrent de plus en plus des métiers manuels que la mécanisation a rendus moins pénibles.
Ces vêtements sont conçus à partir de tissus qui utilisent de moins en moins de matières vierges et de plus en plus de matières recyclées. À titre d’exemple, l’usage du polyester recyclé se démocratise. Celui-ci est issu de la collecte et du recyclage des bouteilles plastiques post-consummer, notamment pour les tenues haute visibilité. Spécialiste en la matière, la PME mayennaise TDV Industries propose sa gamme Floline « made in France », un tissu haute visibilité technique et éthique réalisé à partir de coton biologique-équitable et de polyester recyclé. Par ailleurs, l’entretien des vêtements de protection constitue un enjeu majeur en termes de durabilité des produits et de réduction des impacts environnementaux. On pense alors à la jeune blanchisserie MyGeorges qui a réinventé les codes de l’entretien des vestiaires professionnels par un suivi en temps réel de chaque vêtement, via QR code, piloté par les utilisateurs eux-mêmes, offrant un service local et sur-mesure pour une durabilité garantie des vêtements.
La mode est au work wear
Captant l’air du temps, les fabricants de vêtements de protection ont, de plus, intégré la notion de style dans la conception de leurs collections, les jeunes workers de la génération Y-Z n’acceptant plus de ressembler à leurs parents, avec la volonté d’être au travail comme à la ville. Face à des consommateurs-utilisateurs de plus en plus exigeants, soucieux de leur image sur leur lieu de travail, les marques professionnelles s’inspirent du prêt-à-porter, avec des coupes et des couleurs tendance, à l’image de la marque Lafont et de sa collection capsule “Lafont By Castelbajac”. Ce jeu d’influence vaut aussi pour la mode qui emprunte réciproquement, depuis quelques années, les codes du “workwear” comme le font Carhartt ou encore Aigle. Cette dernière a dépassé son image traditionnelle “nature outdoor ” pour s’ouvrir à un public international plus urbain, tout en privilégiant des matières ultra-techniques, naturelles et recylées. Signe que si nos usages se décloisonnent entre le travail, le loisir et la famille, la mode professionnelle ou grand public, leur emboîte le pas. La durabilité est dans le vent, au travail comme dans la rue. Ce n’est plus un phénomène de mode mais bien une question existentialiste pour les entreprises comme pour les marques.
Par Marc Jacouton, fondateur de RSE Développement