Technologies intelligentes

La sécurité en point de vente se décline en quatre grands domaines: les antivols, la vidéo-surveillance, la détection d’intrusion souvent couplée avec la télésurveillance et le contrôle d’accès. L’objectif de tous ces équipements est de réduire la démarque inconnue qu’elle soit interne, externe ou administrative. “En France, les vols en magasin coûtent 3,5?milliards d’euros, selon la quatorzième édition du baromètre mondial du vol dans le commerce et la distribution. Une tendance en baisse mais qui reste un important gisement de profitabilité pour les enseignes. Elles l’ont bien compris et mettent en œuvre des programmes avec des outils de mesure”, remarque Matthieu Le Taillandier, DG de Checkpoint Systems. Autre mission, avec les tragiques attentats, “il peut être différenciant pour le consommateur que de voir un agent de sécurité sur un magasin”, note Lionel Boudet, directeur commercial de Securitas Distribution. Enfin, il existe chez les distributeurs, une volonté “importante d’optimiser et de rationaliser les coûts de production. Et donc de contrôler toutes les dépenses de sécurité. 85% de nos clients souhaitent, ainsi, optimiser leurs prestations de sécurité. Il existe toute une stratégie à mettre en place pour répondre à ce nouveau besoin” continue-t-il. Accessoire ou pas? Tous les produits n’ont pas nécessairement besoin de porter des antivols. Tout dépend logiquement de leur coût de revient et de la marge des distributeurs. Ce qui était vrai pour les articles non alimentaires relativement coûteux comme les chaussures, les accessoires de mode, les lames de rasoir, les parfums et les crèmes de beauté, les tablettes, les GPS et les jeux vidéos…, le devient également, actuellement, presque systématiquement, pour les produits alimentaires relativement coûteux comme la viande, le fromage, les épices telles que le safran, le crabe en boîte, les alcools ou le poisson. “Aujourd’hui, certaines denrées alimentaires valent facilement 9 ou 10?euros, le même prix qu’un jean désormais. Il y a 10 ans, nous pouvions trouver le jean à 20 et l’alimentaire beaucoup plus bas. Les valeurs sont en train de changer”, s’exclame Jacky Thoonsen, PDG de Thoonsen. Au final, le vol reste concentré sur une faible part des produits, entre 3 et 5% des articles dans le magasin. À charge pour les fabricants d’antivols et pour les distributeurs de trouver à chaque produit faisant l’objet de tentations, son antivol. “L’accessoire ne doit pas abîmer le produit, être facile à mettre et surtout très rapide à enlever en caisse”, convient-il. La protection à la source se généralise donc peu à peu. La politique des distributeurs à ce sujet peut également dépendre de sa qualité: revendeur ou fabricant. Par ailleurs, la RFID étend son champ d’action. À partir d’inventaires fiables et tournants réalisés avec cette technologie, il est possible de remarquer très rapidement l’absence des articles, par l’écart entre deux inventaires. Celle-ci peut également faire l’objet d’une analyse caisse. Les systèmes antivol RFID peuvent, également, servir à encaisser plus rapidement: le produit pourvu d’un antivol est détaché de celui-ci sur un détacheur intelligent qui envoie l’information du prix à la caisse, sans qu’il ne soit besoin de scanner l’article, ce qui évite une manipulation. “La RFID est, pour moi, vraiment un sujet d’avenir dans la lutte contre la démarque inconnue pour nos clients”, conclut Lionel Boudet. Outre la RFID, d’autres types de protection sont utilisés. Par exemple, une bande de sécurité peut être collée sur le produit, la palette ou tout autre contenant logistique. Lorsqu’elle est enlevée, une inscription “ouvert” apparaît. “Son principe est d’être très visible et de permettre aux personnes, tout au long de la chaîne logistique, de contrôler que le colis n’a pas été ouvert et donc qu’un vol n’a pas eu lieu, ou le contraire”, explique Damien Guille, Sales Manager chez Tesa Scribos. Dans les possibles évolutions de cette solution, un QR code apposé directement sur la bande de sécurité indique aux personnes ce qu’elles doivent faire en cas d’inscription “ouvert”. Autres possibilités apparentées, des scellés transparents qui ne dénaturent pas l’emballage du produit ou encore des solutions d’authentification permettant d’identifier que le produit acheté est bien celui souhaité. Dans ce cas précis, une structure holographique sérialisée lutte contre la contrefaçon. “Le magasin va changer davantage dans les 18 prochains mois qu’il ne l’a fait ces 15 dernières années avec les systèmes d’information connectés et l’intelligence dans les produits de sécurité”, promet Matthieu Le Taillandier. Carrefour Portiques recyclés L’enseigne a décidé de renouveler son parc d’antennes antivol dans 44 de ses points de vente. Sur la base d’une note établie par Perifem, l’association technique du commerce et de la distribution, Carrefour a pris en compte les recommandations ayant trait, dès l’appel d’offres, à la bonne gestion des déchets électriques et leur remise à un organisme agréé, dans le cas présent Recyclum. Ce dernier devant fournir des justificatifs de collecte et de recyclage. Dans cette démarche, Nedap, adhérent de l’éco-organisme Recyclum, a joué le rôle d’intermédiaire puisque c’est lui qui s’est adressé à Recyclum afin qu’il prenne en charge les quelque 1?800 matériels à recycler et dépolluer, selon les directives de la réglementation. Les équipements électriques professionnels se recyclent, en effet, à plus de 75% de leur poids, ce qui permet d’économiser les ressources naturelles.

Sécurité du point de vente