Recentrage sur le pôle alsacien

Faire de l’usine alsacienne de Sélestat (Bas-Rhin) “un pôle plastique unique”, c’est le projet annoncé par le groupe allemand Wanzl. Boostée par les ventes de chariots libre-service, l’activité du site ne cesse de grossir depuis l’arrivée de son directeur général France Arnaud Gentner, en 2012. Pour cet ancien ingénieur de l’industrie automobile, Sélestat présente, en effet, deux atouts qui justifient une centralisation des productions plastiques en Alsace: “les coûts de production, grâce à l’organisation fluide de l’usine de Sélestat, y sont plus intéressants qu’ailleurs”, indique-t-il. L’autre avantage, c’est, également, la situation de l’usine, par rapport à ses clients: “nos chariots plastiques sont principalement livrés en France et en Europe du sud”, ajoute Arnaud Gentner qui affirme réduire, de cette façon, ses coûts logistiques. Une stratégie approuvée par la direction allemande du groupe puisque celle-ci a confié à Sélestat le leadership sur sa production de chariots plastiques. “Si le développement continue de se faire en Allemagne, les chefs de produits sont, eux, basés en France”, note le directeur qui raconte avoir opéré quelques changements au niveau des process, au sein de l’usine, pour la rendre plus performante.Technologie Made in FranceCar si la technologie de production était déjà très au point à Sélestat, c’est plutôt au niveau de l’organisation que le bât blessait. Le tir a rapidement été rectifié, avec la suppression de deux étapes de stockage et de manutention. Et commence à porter ses fruits: ”depuis que nous avons mis en place ces changements, nous avons gagné en productivité et augmenté l’emploi de 15%”, se félicite Arnaud Gentner. Le groupe affiche, ainsi, un chiffre d’affaires de 43M€ en 2013, soit 30% de plus qu’en 2012, reposant notamment sur le succès du modèle Tango, le best-seller des chariots plastiques, plébiscité par les distributeurs français. Grâce à la rationalisation mise en place par le directeur français, un groupe d’opérateurs se consacre, depuis août2013, à la nouvelle activité d’assemblage des Tango 240. Les autres modèles Tango (litrages de 90, 160, 220 et Tango City) continuent, pour l’heure, d’être fabriqués en Allemagne, en attendant le déploiement total du nouveau process industriel de l’usine alsacienne. Toutefois, si le chariot demeure le produit phare de Wanzl, le groupe se tourne aujourd’hui vers des activités diversifiées. ”On ne peut pas fonder une stratégie sur le chariot pour les dix prochaines années. Nous devons réfléchir à des solutions plus globales, pour la grande distribution, et à des solutions clés en main”, explique Arnaud Gentner.Stratégie de diversificationPour assurer son développement, Wanzl mise désormais sur ses activités logistiques et industrie - préparation de commande, transports et transbordement - démarrées cette année, ainsi que sur sa gamme d’agencement. En sommeil jusqu’en 2012, cette dernière représentait 5% du chiffre d’affaires total du groupe ces 5 dernières années. Elle devrait afficher une progression de 20% en 2013. “Nous travaillons sur des projets complets d’aménagement des magasins: cela ne nous intéresse pas de faire des kilomètres de linéaires mais de proposer des nouveaux concepts”, déclare le directeur. Convaincu que l’hypermarché de demain ressemblera davantage à une galerie accueillante qu’à un entrepôt de marchandises. “Si le drive est le canal qui soulage de la corvée des courses, le magasin doit offrir des prestations supérieures, dans un environnement luxueux”, ajoute-t-il. Des ambitions, en matière d’innovations, et une diversification de l’offre qui pourrait permettre au groupe d’atteindre son objectif: viser les 50 M€ de chiffre d’affaires à l’horizon 2015.