Quelle Supply Chain pour le digital??

“La supply chain et son intégration au commerce vont permettre de proposer tous les produits du référentiel d’une enseigne au consommateur - et même au-delà, si le fonctionnement s’apparente à une place de marché -, de manière très spontanée. Elles vont aussi permettre d’être présent sur tous les points de contact avec le consommateur et de lui proposer tous les modes de livraison souhaités, soit en interaction avec le site web, soit en interaction avec le centre d’appels, sur un magasin ou un mobile”, résume Henri Seroux, président de Manhattan Associates France. Au final, la supply chain (SC) est-elle devenue digitale grâce aux nouvelles technologies? Certainement, selon Henri Seroux pour qui le temps réel reste le maître mot de toute organisation digitale. Il informe de la disponibilité du stock et rend possible toutes les actions de ventes. Cette information clé étant, par la suite, disponible sur tous les supports mobiles ou fixes de l’enseigne. Pour Acsep, le digital “n’est pas un objectif, mais un moyen pour donner plus de possibilités en termes de communication. La chaîne logistique digitale fait intervenir, en outre, beaucoup plus d’acteurs. Et une des grandes révolutions du digital va être la synchronisation de toutes les données”, remarque Jean-Pierre Gautier, directeur métier. Plus loin, plus viteEt les préoccupations ont dépassé les 4?murs de l’entreprise. Avec l’explosion des échanges mondiaux, la délocalisation de l’industrie, la logistique revêt, dorénavant, une dimension internationale éminemment stratégique pour les entreprises. Ses leviers sont d’importance: elle peut, en effet, faire baisser le coût final d’un produit mais, aussi, faire gagner des parts de marché en apportant toujours plus de services aux clients finaux. Des services différenciants et novateurs ou encore des promesses commerciales souvent décidés par la fonction marketing de l’entreprise, mais très fréquemment réalisés par ses soins. Les différences principales entre une logistique classique et digitale tiennent en plusieurs points. Le premier, c’est que dans une logistique traditionnelle, il n’est livré que des points de livraison fixes et habituels, dans des quantités relativement importantes, le réapprovisionnement. Dans le cas d’une logistique traditionnelle, il s’agit, alors, de livrer par petites quantités une multitude de points très éclatés géographiquement, dans le cadre du BtoC, par des moyens très variés. Les commandes, dans le premier cas, sont passées très régulièrement, alors que dans le second, elles sont presque totalement imprévisibles et se font à toute heure. Par ailleurs, la gestion des retours est de plus en plus importante dans le cadre du e-commerce. SI digitauxPour faire face à ces casse-tête logistiques, les systèmes d’information se doivent d’être aussi agiles que souples. En termes de standards, de nombreuses solutions existent mais, souvent, les entreprises de la distribution développent, en interne, les fonctionnalités ou la communication qui leur manquent entre les deux mondes. Toutefois, certaines solutions peuvent être d’une très grande aide, voire à la base de toute organisation logistique digitale ou non. C’est le cas de l’Order Management qui permet l’affectation et la priorisation des commandes. Dans une étape avancée, il optimise la localisation des produits, des stocks et leur acheminement en fonction de l’attente et du statut du client final. De son côté, le WMS (warehouse management system) intervient pour une gestion de stock rigoureuse, en fonction des besoins, des prévisions, du statut du client et réalise la préparation en conséquence. Dans le cadre d’une SC étendue, les plates-formes collaboratives web, comme celle de GT Nexus, mettent chacun des intervenants en relation, pour une visibilité et une traçabilité complète des flux. Le niveau de collaboration offert par ces solutions permet même d’échanger des prévisions de ventes pour un engagement sur la capacité des fournisseurs, par exemple. Et ce, toujours en temps réel. “Vient également la phase décisionnelle pour, par exemple, réallouer le déploiement des stocks, redéfinir ses décisions par rapport à un événement et un retard. La dimension de gestion du risque est intégrée dans ce type de solutions”, complète Stéphane Ghioldi, directeur des opérations Excellence de Capgemini Consulting. À la base, l’ERP et les APS interviennent en tant que fournisseurs de données. Les modèles se cherchent toujours en termes d’exécution. Ils s’adapteront au fur et à mesure des possibilités apportées par le digital dont beaucoup sont encore à découvrir. Mettre en place une SC digitale Les trois règles d’or Quels sont les écueils à éviter lors de la mise en place d’une SC digitale, quels sont les points sur lesquels porter ses efforts? Le premier, selon PWC, serait de capitaliser au mieux sur la SC existante, plutôt que de reconstruire une chaîne logistique en parallèle, “car la logistique fonctionne par palier de volumes”, confirme Mathieu Aubusson, associé de PWC. Deuxième règle: une approche et une vision globale de la stratégie de mise en place de la SC digitale est nécessaire. Troisième point: il faut repenser les processus en fonction de la promesse commerciale et l’offre de l’enseigne.