Plus vert, plus rapide et plus fiable

Si le matériel devient désormais quelque peu secondaire face à la demande de service du client, dans ce service, l’encaissement n’est pas à absoudre, bien au contraire. “Il s’agit pour les points de vente de fluidifier le parcours client” débute Laurent Houitte, directeur marketing de Wincor Nixdorf France. Et toujours de gérer le “queue boosting”, fidéliser les clients, assurer la continuité de service, générer du trafic en point de vente… Car au moment de l’encaissement, le client aura fait 80% de la démarche d’achat, il serait donc bien dommage de le décevoir, et pire de le perdre?! La tendance relevée par le constructeur va vers un mix de technologies chez les enseignes: caisses libre-service, caisses mobiles, self-scanning mais aussi caisses traditionnelles. “Nous nous plaçons aujourd’hui dans une phase d’analyse, de conseils, de compréhension des différentes solutions disponibles sur ce marché, lequel reste attentiste. Nous parlons ainsi de moins en moins de matériel mais de plus en plus de choix client. Par rapport aux nouveaux modes de consommation, les discussions sont vraiment différentes de celles que nous avions précédemment sur la partie matérielle pure” précise notre interlocuteur. Il est donc clairement attendu du TPV qu’il apporte du service à ce client toujours pressé et de plus en plus exigeant. Il faut dire que le marché se porte bien, même sur fond de crise du modèle hypermarché ou en France plus globalement. Il s’avère clairement en renouvellement, la proximité étant demandeuse, tout comme le commerce indépendant. Soit en chiffres 85% environ de renouvellement, et 10 à 15% de caisses nouvellement installées par an, pour un total de 45?000 nouvelles caisses par an dans l’hexagone.Flexibilité et modularitéQuelles tendances précisément? Plusieurs se détachent entre modularité, design, fiabilité, miniaturisation, connectivité, environnement, maintenance, etc. les constructeurs rivalisent d’imagination pour séduire et convaincre la distribution.Premier point, les TPV restent intégrés ou modulaires. Le TPV intégré, le tout en un, réuni dans un écran et un pied, se développe bien qu’il ait été longtemps réservé à la restauration. Le TPV modulaire, équipé d’une unité centrale, d’un écran et des multiples périphériques représente un des axes de travail principal des constructeurs qui réfléchissent à la flexibilité des matériels pour en changer des “morceaux” (écrans, cartes mères, processeurs, etc.) sans remettre en cause l’investissement complet, dans le cadre d’une évolution notamment, avec une interface unique chez FEC. Il faut dire que les TPV se sont “enrichis” au fil du temps de périphériques tels que l’écran, l’écran client lequel a également tendance à s’agrandir, scanner bi-optique, scanner manuel, imprimante ticket, imprimante coupon, TPE, clavier éventuellement, etc. Dans un avenir proche, la photo de l’article s’affichera pour un meilleur confort client, le TPV intégrera un terminal de cash management pour le rendu de pièces et de billets automatisé et probablement d’autres éléments encore. D’où l’importance de la connectivité. Deuxième point dans l’air du temps, le design, parfois délaissé au profit de la durabilité. Selon les marchés, les TPV se doivent d’avoir un look moderne, à l’image de l’enseigne qui les utilise.Troisième point, la fiabilité, pour des équipements qui accompagnent le client à travers le temps. Le matériau utilisé peut, en effet, faire la différence. “La majorité de nos systèmes sont en aluminium durci injecté, donc quasiment indestructibles. La chaleur de l’électronique se diffuse dans le casing, à l’instar d’un radiateur et préserve l’électronique en s’échappant rapidement” précise Benoît Dupuis, DG de FEC France.Quatrième point, la taille de l’unité centrale a tendance à se réduire avec le temps. Sans ventilateur chez NCR, il devient également plus compact chez Toshiba. La tablette a également la côte et devrait très prochainement voir le jour chez Toshiba, comme c’est déjà le cas pour HP avec sa Slate 2, une tablette tactile de moins de 10 pouces. L’objectif étant de proposer des produits “accessibles au commun des mortels, tout comme le sont les produits d’électronique grand public” remarque Stéphane Der Hagobian, chef de produit marketing Toshiba Tec. Public et professionnel, les deux mondes se rejoignent. “Pour Honeywell, il faut travailler avec des terminaux qui sont de moins en moins industriels mais plus du côté du consommateur, comme le smartphone ou l’iPhone” détaille Enzo Capobianco. Cinquième point, l’environnement et le développement durable qui restent de véritables arguments commerciaux pour les enseignes. Les économies d’énergie sont regardées à la loupe et les logos verts fleurissent sur les machines. Au-delà de cela, la moindre réduction d’énergie devient providentielle sur des lignes de caisses de plusieurs dizaines d’unités. Les processeurs ont leur rôle à jouer et proposent de plus en plus la basse tension même s’ils gagnent en performance, et les écrans équipés de leds suivent la même tendance. Certains constructeurs travaillent parallèlement sur la recyclabilité de leurs équipements. Sixième point, la maintenance facilitée par l’extrême modularité des TPV d’aujourd’hui et souvent assurée par un logiciel de suivi ou de remontée d’incidents à distance. Cette facilité d’accès et cette maintenance “allégée” assurée par le personnel en magasin évite l’interruption de service, particulièrement préjudiciable.Des caisses polymorphes“Le consommateur n’a pas besoin d’un personnel qui l’attende en fin de magasin pour payer mais d’un personnel qui le séduise et lui fournisse les informations dont il a besoin. Il faut aujourd’hui gagner sa confiance” explique Enzo Capobianco, EMEA Industry Marketing Manager Retail Honeywell. “Il s’agit également de gommer la rupture vécue par l’encaissement” confirme Jean-Luc Roset, PDG de JLR Distribution. Ce qui passe par l’utilisation de la technologie mobile pour se différencier et apporter de la valeur au point de vente. L’usage de la tablette en magasin fait couler beaucoup d’encre, même si quelques problèmes de connexion de périphériques, d’ergonomie et de robustesse subsistent et qu’il n’en soit qu’au stade des balbutiements. Outre la tablette, la caisse mobile autonome (avec batteries intégrées), fonctionnant sans connexion au réseau (en Wifi) peut être utilisée pour des événements particuliers, ventes parkings, soldes, etc. FEC, pour sa part, réfléchit à un système d’encaissement multi-écran extractible à utiliser en prise de commandes ou en accompagnement client. SCO convertibles et caisses polyvalentes sont donc des vraies tendances de fond.