Mobiles et multiservices

Une fois encore, le TPE du futur sera mobile?! Le m-POS entre pleinement dans une approche cross-canal et de création de nouveaux parcours client. “Le but étant de pouvoir permettre de finaliser un acte de vente à un autre endroit que la caisse physique traditionnelle telle qu’on l’utilise depuis maintenant bien des années”, souligne Xavier Neboit, directeur marketing & communication France d’Ingenico. L’ISMP Compagnon, à l’origine développé pour Apple, entre ainsi dans cette logique qui associe un terminal de paiement à une tablette ou un smartphone. Le produit se compose d’un iPhone d’un côté et d’un terminal de paiement de l’autre, enchâssés dans une même coque qui permet la communication physique (bluetooth) entre eux. Il est ouvert à tous les autres systèmes d’exploitation. De son côté Verifone commercialise la série VX, un TPE de la taille d’un mini iPad. L’objectif est, là encore, de réduire la file d’attente, de permettre des caisses temporaires et mobiles, ponctuellement ou non, sous forme de TPE classique mais également de bornes de paiement. Au-delà du paiementLe TPE va, désormais, au-delà du paiement. Sa palette de prestations s’étend pour proposer des services à valeur ajoutée comme des offres de fidélité, du couponing ou des questionnaires de satisfaction. L’idée est de se servir de ce point de contact avec le client pour l’encaisser bien entendu, mais également déployer des applicatifs marketing. En ce qui concerne les bornes de paiement, il devient possible pour le consommateur d’accéder au niveau de stock en rayonnage, de commander par lui-même ou de réserver, de régler en une ou plusieurs fois. “Ces deux familles de produits TPE mobile et borne participent à la réanimation du point de vente et représentent des axes de communication importants”, se réjouit Xavier Neboit. Autre proposition possible du TPE: la gestion des coupons, particulièrement fastidieuse. Chez Ingenico, la plate-forme de paiement Axis sera reliée directement avec l’entreprise à l’origine du coupon, lequel sera validé ou non. L’information sera ensuite transmise au TPE et la réduction opérée en temps réel. Le système présente l’avantage d’une non-rupture de communication mais, également, un gain certain pour le distributeur dont le coût de traitement des coupons papier atteint 40?M€ par an, sachant que 60% sont à ses frais. “Que ce soit pour le cross canal ou pour les services à valeur ajoutée, nous allons passer du stade début d’expérimentation au stade d’industrialisation en 2014”, promet Xavier Neboit. Le service devient donc associé à un paiement et dans ce domaine, les perspectives sont vastes. “Notre rôle est de simplifier la vie de nos partenaires bancaires ou commerçants grâce notamment à notre offre multicanal: services, produits, e-Commerce, solutions et applications développées et hébergées en nos centres certifiés PCI DSS”, promet Vincent Roland, DG de Verifone. La société propose depuis peu des terminaux TPE à écran couleur et tactiles, la série MX, permettant notamment la signature.Monde physique et virtuelMais Ingenico et Verifone ont souhaité aller plus loin que le magasin. Le premier a acquis Ogone pour le paiement à distance et propose, ainsi, une plate-forme de paiement à la fois physique et sur Internet. La carte bancaire servant à chaque fois d’identifiant. Les scénarios de vente sont ainsi multiples. Pour sa part, Verifone a bien pris note de l’élargissement des moyens de paiement en magasin comme sur Internet et des complexités techniques engendrées par cet état de fait. Sa réponse a été de permettre la continuité du service de paiement et a acquis, pour ce faire, les activités de Gemalto, d’hypercom (anciennement Thalès) en possession de Wynip, et de Point ayant racheté Paybox qui possédait déjà Univers Monétique et Sphéragone.Incontournable le NFC, le paiement sans contact, est pourtant toujours en quête d’un nouveau souffle. Si la majorité de la base des terminaux est prête, la mise en service est loin d’avoir été réalisée. “Le passage au sans contact nécessite quelques dépenses, quelques efforts car il faut télécharger un logiciel. La diffusion des logiciels dans le milieu du retail est beaucoup plus compliqué que dans le petit commerce, d’une part”, développe Vincent Roland. D’autre part, il reste la problématique des petits montants et de la renégociation des contrats des distributeurs avec les banques. Des campagnes de communication sont en cours vers le grand public.