Hausse, baisse. Les matières premières agricoles sont sur toutes les lèvres. Sucre, céréales, beurre s’installent dans une volatilité qui se répercute sur les prix, de la fourche à la fourchette. À tel point que, lors du G20, en juin dernier, pour la première fois depuis sa création, les questions agricoles se trouvaient au centre des discussions politiques. Avec un constat : le prix des matières premières, principalement alimentaires, restera élevé dans les années à venir. Au cours de la prochaine décennie, le coût des céréales pourrait dépasser, en moyenne, de 20 % les niveaux de la période 2001-2010 et ceux de la viande, de près de 30 %, selon les estimations de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique).
Volatilité durableLa spéculation, le faible niveau des stocks mondiaux, les aléas météorologiques et, récemment, la culture d’oléagineux destinés aux biocarburants sont autant de facteurs responsables de cette volatilité. “Les prix ont tendance à bouger beaucoup, à être très élevés à certains moments, puis à baisser”, constate Céline Giner, agricultural policy analyst à l’OCDE.Touchés directement, les petits producteurs sont les plus exposés à cette volatilité. Et pour les éleveurs, quand le cours du blé atteint, en une année, 87 %, c’est toute l’alimentation des bêtes d’élevage qui est impactée : “le coût d’une formule d’aliments pour les poules pondeuses a, ainsi, augmenté de 42 % en mai 2011, par rapport à son niveau moyen de 2009”, calcule Philippe Juven, éleveur de poules en cages. En fait, c’est l’ensemble des coûts de production qui ont grimpé. “En plus de l’énergie, le prix des matières premières influe sur l’engrais, sur les emballages dans lesquels on conditionne nos produits et sur une grosse partie de nos intrants”, explique Angélique Delahaye, présidente de Légumes de France et productrice