Le 100 % automatique

Avec l’ouverture de ce nouveau concept, le géant français de la grande distribution conjugue la proximité moderne et les traditionnels standards du bio. Ce sont ainsi 5?600 références certifiées agriculture biologique (AB), soit plus de 1200 de plus que dans les rayons bio des hypermarchés, qui sont proposées sur 450?m², dont une centaine est vendue en vrac et près de 500 sont fournies sous la marque Auchan. Ce dernier surfe ainsi pleinement sur la tendance bio car ce sont aujourd’hui les grandes surfaces qui vendent le plus de produits biologiques avec 44,9% de parts de marché, devant les magasins spécialisés (37,1%), la vente directe (13,2%) et les commerçants ou artisans de proximité (4,8%). Une modernité qui s’exprime également par l’esprit industriel que dégage le magasin dont le sol et le plafond sont en béton, rehaussé de métal noir. Toutautomatix Mais outre ses références, Auchan Bio a également voulu se démarquer par l’autonomie conférée à ses clients. “Quand j’ai écrit le projet, mon idée était de trouver des moyens pour trouver un équilibre entre les charges fixes de temps de caisse et le temps consacré au client pour le remplissage du rayon”, se souvient Thierry Giadz, directeur de projet d’Auchan Bio. Résultats sur le terrain, un premier dispositif est installé, le Rapido. Le client s’identifie avec sa carte de fidélité, prend une scannette dite Rapido, fait ses courses tout en pilotant son budget avec la liste de caisse apparaissant au fur et à mesure sur l’appareil. Il parvient, ainsi, en toute autonomie jusqu’à la caisse dédiée pour finaliser son parcours d’achat. Une autre approche est mise en place avec le constructeur Itab. Elle est issue du constat que le magasin est visité par des clients ne remplissant bien souvent qu’un petit chariot. “Il nous fallait donc soit beaucoup d’hôtesses de caisse, soit des caisses libre-service où le client est en autonomie. C’est ce choix qui a été fait pour gagner en fluidité mais, également, en équilibre financier”, complète-t-il. Mais les clients dont les chariots sont plus importants ne sont pas oubliés, puisqu’une caisse tunnel a été installée à leur intention: le client scanne alors lui-même ses articles et les récupère au fond du panier. Un contrôle est opéré par pesée. Le magasin dispose, au total, de 5 caisses, dont une en tunnel qui peut être transformée en caisse libre-service. Un collaborateur polyvalent se met à la disposition des clients lors de cette étape. Trois réponses Pour cette petite surface, trois propositions d’autonomie client différentes sont ainsi proposées. “Ce qui nous permet de nous adapter à la génération de clients qui viennent faire leurs courses chez nous. La plus jeune est très adepte de tout ce qui tient à l’informatique et donc, pour elle, cette approche est simplifiante. Pour les autres, nous devons parfois les accompagner, car il s’agit souvent d’un concept tout nouveau pour eux. Certains le jugent non humain et d’autres se sentent libres et autonomes, tout dépend”, explicite-t-il. Peu d’attente est à noter du côté des caisses, car les clients se positionnent dès lors qu’une caisse est libre, ce qui en fluidifie le passage. Côté paiement, seuls deux modes sont autorisés: les espèces ou la carte bleue, sachant que la carte de fidélité Auchan est acceptée. Le règlement sans contact est envisagé très prochainement car il convient particulièrement bien au besoin de snacking à l’heure du déjeuner dans cette zone de bureaux. À plus moyen terme, un drive pourrait être installé, mais il est d’ores et déjà possible de retirer les achats réalisés sur le site Auchan.fr. “L’avenir réside dans la gestion autonome du client car nous nous plaçons, aujourd’hui, dans un modèle économique compliqué. Je préfère que mes huit collaborateurs assistent le client plutôt qu’ils ne fassent de l’encaissement. Nous devons gérer notre petite équipe car nous sommes ouverts du lundi au dimanche”, développe Thierry Giadz. Une centaine de magasins sur la base de ce concept pourraient ouvrir prochainement dans toute la France.