En matière de RFID, il y aura décidément un avant et un après Décathlon. Il faut dire que les enseignes européennes “font face à une mutation sans précédent”, intervient Matthieu le Taillandier, DG de Checkpoint Systems France. Pour ce dernier, la transformation digitale représente un des éléments fondateurs de la mise en place accélérée de la RFID dans le secteur de la distribution. Des ponts sont ainsi à construire entre le digital, le mobile et le magasin pour lesquels la RFID peut former une passerelle, dans un contexte de consommation très stable, de compétition multicanale exacerbée et de pression consommateur forte, en vue d’un meilleur service client au final.
De fils et de puces“Dans le secteur de l’habillement, il n’existe plus de doutes. Entre les enseignes qui font et celles qui savent qu’elles vont devoir faire et se préparent à faire, la RFID s’impose comme le standard de marché en devenir”, confirme Stéphane Cren, responsable innovation chez GS1. Le défi pour les enseignes du textile est net: pour mieux vendre, une meilleure visibilité des marchandises et précision des stocks est nécessaire. Non seulement pour le consommateur expert et exigeant mais, également, pour le magasin, en proie à des problématiques constantes de réassort et de logistique. “Ce dernier immobilise généralement des quantités ahurissantes de produits qui ne sont pas mis en rayon qui correspondent ou pas aux attentes du marché, dans l’espoir de limiter ses ruptures de stocks, de l’ordre de 20 à 25%”, regrette Matthieu le Taillandier. À partir donc d’un inventaire RFID, tous les scénarii sont possibles pour mieux servir le client: précision des produits sur les bonnes étagères, cabines d’essayage digitales, passage au point d’encaissement très rapide, géolocalisation, animations merchandising… Le ROI en RFID, dans ce cadre, se justifie: augmentation des ventes de 8 à 10%, limitation de la fraude, précision et régularité des inventaires, réduction des stocks et des soldes de fin d’année, respect de la promesse du distributeur…Autre domaine de prédilection de la RFID: la traçabilité des biens lors des transports. Qu’il s’agisse de palettes ou d’autres contenants, les déplacements des marchandises tracés en RFID apportent fiabilité et respect des exigences de température, pour les produits alimentaires, par exemple. “C’est une demande pressante qu’elle vienne de la grande distribution qui l’impose à ses fournisseurs ou des fournisseurs qui prennent en main la traçabilité de l’origine”, explique Philippe Nault, Sales Engineering Manager chez Zebra Technologies France. “Les autres domaines qui peuvent être impliqués par la RFID sont ceux liés à la consommation et aux consommateurs”, estime-t-il. Reste que les technologies se développent souvent sur les marchés