5M€ pour se développer

Rien n’arrête la Data. La société Alkemics, spécialisée dans la smart data, vient de clôturer une levée de fonds de 5millions d’euros auprès de deux fonds d’investissements spécialisés dans le capital-risque, Index Ventures et Partech Ventures. Une opération significative pour la jeune entreprise, âgée d’un peu plus de trois ans. “Cette levée de fonds va permettre à Alkemics de soutenir sa croissance en France et à l’international, ainsi que de développer de nouveaux outils”, annonce Benoît Portoleau-Balloy, co-fondateur et COO de l’entreprise. Parmi ces outils, Alkemics prévoit, notamment, de mettre au point une palette d’applications analytiques et marketing sur la base de données produits, destinées à améliorer la compréhension des besoins des consommateurs. “En unifiant les modèles de données de l’industrie, notre langage produit universel et notre technologie permettront d’offrir, demain, à l’écosystème, une palette d’applications analytiques et marketing beaucoup plus performantes”, annonce Antoine Durieux, CEO d’Alkemics. Mais le premier défi de l’entreprise, est d’assurer la cohérence de l’information à travers la multitude de canaux mise à disposition du consommateur.Plateforme collaborativeObjectif: rendre l’industrie des PGC plus intelligente. “Nous essayons d’apporter plus d’intelligence et d’interaction entre les acteurs de la grande consommation, à savoir: les marques, les distributeurs et les consommateurs qui restent la donnée principale de l’équation”, explique Benoît Portoleau-Balloy. Depuis 2011, la société développe des technologies de traitement et de compréhension des données de la grande consommation et propose, depuis 2015, une plateforme collaborative (Alkemics Product Stream) sur laquelle 800 marques (dont P&G, Nestlé, Danone) peuvent échanger leurs données avec la grande distribution (Auchan et Casino sont déjà clients). ”Plus que jamais, le consommateur est aujourd’hui à la recherche d’une information pertinente, juste et de qualité. L’information sur les produits et le contenu de marque sont, pour Nestlé des atouts majeurs que nous souhaitons partager avec la distribution pour répondre aux attentes de nos consommateurs”, a déclaré Frédéric Loriaux, Data Quality Manager chez Nestlé France. Reste à trouver les bons outils de communication.Le consommateur comme clé de lecturePour simplifier, la collaboration et la communication entre les acteurs, Alkemics s’est donné pour mission de centraliser l’ensemble des données produits en un seul lieu. “Aujourd’hui, quand on veut acheter un produit, l’information reste parcellaire et inégale et dès que l’on a besoin d’un renseignement pointu – présence d’allergènes, sourcing local, mode d’approvisionnement… – il est très difficile de se le procurer”, constate Benoît Portoleau-Balloy. Qui plus est, s’il s’agit d’achats en ligne. “Les marques ont du mal à assurer la cohérence de leur image et de leur marketing car elles n’arrivent pas à centraliser leurs données et les rendre accessibles aux consommateurs quand ils en ont besoin”, ajoute le spécialiste. Sans compter les exigences règlementaires qui imposent désormais aux fabricants et aux distributeurs de délivrer un certain nombre d’informations. Via une interface web simplifiée, Alkemics permet aux responsables des marques de dématérialiser et diffuser eux-mêmes leurs contenus produits à destination du consommateur final (sites e-commerce, sites de marque, applications mobile, catalogues et prospectus). “Au sein de cette plateforme, nous donnons aux acteurs les moyens d’envoyer des informations aux distributeurs afin que ceux-ci puissent les reprendre et les diffuser sur leurs différents canaux d’activation”, précise Benoît Portoleau-Balloy. L’entreprise planche actuellement sur la mise en place de partenariats avec les distributeurs, pour croiser les données produits avec celles récupérées sur les tickets de caisse et développer, par la suite, des applicatifs pour la recommandation, le ciblage et l’adaptation de l’offre. “La donnée client est la meilleure clé de lecture du consommateur”, indique le co-fondateur. Pour mener à bien ces projets, la société projette de recruter une dizaine de personnes, ce qui monterait ses effectifs à environ 45 salariés d’ici la fin de l’année.