Les Français s’intéressent aux produits solides, ces nouveaux formats pratiques et écologiques dont le nombre de références augmente chaque année en rayon. Mais ils hésitent encore à passer à l’acte d’achat.
L’adoption, en 2020, de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire a accéléré le mouvement. Depuis, industriels et consommateurs multiplient les efforts pour réduire leur consommation de plastique. Avec plus ou moins d’engagement… et de succès. Sur les marchés de l’entretien de la maison et des cosmétiques écologiques, les innovations se concentrent encore principalement sur les produits solides. « Cette catégorie reste un petit marché car il y a encore beaucoup de déception, surtout sur les capillaires et le soin visage », constate Marianne Dupuch Guillois, directrice marketing enseignes et développement Léa Nature. Le groupe, présent sur les shampoings avec la marque I love bio se positionne également avec So Bio Etic. Il vient de lancer son premier nettoyant visage solide hydratant.
Malgré les réticences de certains consommateurs, cette offre légitime a le mérite d’exister et de se développer. Spring, le spécialiste de la lessive et des produits pour vaisselle main et machine vendus en ligne et chez Monoprix, a créé Beaudy. « Des clients nous ont demandé de proposer des produits d’hygiène personnelle. Nous avons préparé un questionnaire et 90 % des réponses allaient dans le sens d’une création de marque. Nous avons choisi la forme solide dans le but d’éliminer le plastique », explique Laure Favre, cofondatrice de Spring. Les retours sur les formules moussantes et parfumées sont d’ores et déjà positifs. La gamme vient de s’enrichir de boîtes en liège et d’autres accessoires pour le transport sont à venir. Beaudy est désormais vendue chez Nocibe.
L’essor de la poudre
Parallèlement, les formulations sous forme de poudre connaissent un autre engouement. Cette nouvelle gestuelle se développe, surtout en GMS, sur la catégorie entretien de la maison. Léa Nature, à travers sa marque Biovie, vient de lancer deux recharges en poudre à reconstituer. Il suffit de les diluer avec de l’eau dans un flacon déjà existant, et réutilisable, et le produit est prêt. L’emballage permet de réduire au maximum l’impact environnemental. « Cette nouveauté illustre l’engagement de la marque, limite les déchets et s’utilise simplement. Très ludique, les sachets ciblent les consommateurs avertis sur l’écologie », raconte Julie Combemorel, cheffe de groupe sur la partie cosmétiques et entretien Léa Nature. Par ailleurs, l’intervenant surfe sur le succès de sa récente référence de bicarbonate de soude pour la décliner en format familial de 750 g afin de susciter encore plus d’écoresponsabilité. Autre exemple d’engagement, la démarche de Spring, qui dispose de sprays multi-surfaces, salle de bain et vitres dans lesquels dissoudre une pastille effervescente. La gamme est complétée cette année d’un gel WC. « Nous ne vendons que la matière active, cela permet d’économiser des emballages et impacte favorablement le mode de livraison », souligne Laure Favre, fondatrice de Spring. Reste à convaincre les Français de tester cette nouvelle gestuelle.