Pourquoi avoir publié un livre sur les vendeurs, à un moment où le retail n’a jamais été aussi tourné vers le digital? Régine Vanheems. Lorsque nous avons lancé notre première étude sur le rôle du vendeur, en 2008, commanditée par le Picom, nous avions déjà observé les mutations qui s’opéraient sur le marché du retail. Les distributeurs n’avaient pas pris conscience que les vendeurs étaient les grands oubliés de la digitalisation et que leur métier était impacté de plein fouet par cette évolution. Toutefois, nous étions très en avance, à une époque où l’on ne jurait que par les nouvelles technologies. Dans l’esprit des gens, il y avait encore d’un côté, le digital, de l’autre, les hommes. Mais j’ai toujours été convaincue que les vendeurs allaient revenir sur le devant de la scène. D’ailleurs, depuis deux ans, des signaux faibles d’une forme de saturation de la technologie et d’un besoin d’humanisation l’annoncent.
Quelle est la place du vendeur aujourd’hui au sein du magasin? Plus que jamais, son rôle est important. Ce dont se souvient le client, en sortant du magasin, c’est de sa relation avec le vendeur et trois mois plus tard, cela est toujours vrai. On se rend compte que la technologie ne suffit pas: personne n’a envie de parler à un robot, sauf si c’est un chatbot, dans le cadre d’opérations simples. Mais s’il est indispensable, le métier de vendeur est à réinventer. Il est surtout urgent de