Dans un contexte particulièrement complexe, le Syndicat de la Rizerie Française (SRF), qui regroupe des industriels français fabriquant des produits à base de riz vendus en l’état en épicerie sèche ou destinés à d’autres fabricants, alerte sur les risques qui pèsent sur les approvisionnements en riz. Les augmentations des coûts perdurent sur le marché, avec des difficultés sur la totalité des variétés et des origines. Des ruptures d’approvisionnement et des hausses de prix sont à prévoir sur les riz basmati, les étuvés et les risottos.
Conditions climatiques défavorables
Après une période de forte chaleur où la température a dépassé les 50 °C et impacté les rendements du riz en Inde et au Pakistan, ces 2 pays producteurs de basmati ont vécu un épisode de fortes pluies. 10 % de la surface des pays s’est retrouvé sous les eaux. Au moins 250 000 tonnes de riz seraient perdues. 6 000 km de route, 250 ponts, 1,6 million d’habitations sont détruites et 33 millions d’habitants sont touchés. Les conséquences directes ou indirectes de la guerre en Ukraine ont provoqué une déstabilisation du marché du riz. Après avoir instauré un ban (interdiction des exportations) à l’exportation du blé, l’Inde vient d’en établir un autre pour la brisure de riz ainsi qu’une taxe de 20 % sur l’exportation du riz. L’Union Européenne a porté les droits de douane à l’importation des riz cargo de 30 à 65 €/T à compter du 1er septembre 2022. La situation du fret maritime est en amélioration, mais la disponibilité des containers reste incertaine. De plus, les inondations en Inde et au Pakistan vont compromettre la circulation du riz vers les ports. Dans ce contexte, les approvisionnements en riz basmati seront perturbés, avec des prix à la hausse et des risques de ruptures.
Baisse des rendements
Le ban pèse également sur les exportations de brisures de riz naturel et sur le riz étuvé qui consomme davantage d’énergie à cause des opérations de trempage et de séchage qui sont très énergivores. Les arrêts dans les usines d’étuvage des pays tiers ne sont plus à exclure et les risques de rupture sont réels. L’eau a manqué tout au long du cycle végétatif du riz dans l’ensemble des pays européens. Les rendements en sont affectés. Il s’avère que la baisse des rendements sera de 40 % sur certaines variétés comme l’arborio. Il sera difficile de s’en procurer, malgré un prix de matière première qui a plus que doublé sur un an. Au-delà de la matière première, les coûts d’énergie des industriels vont continuer à augmenter avec, en plus, des incertitudes sur la continuité de l’approvisionnement. Le coût des emballages plastique et papier continue également d’augmenter.
C.Bu