L’autonomie alimentaire de la ville de Paris s’élève de 5 à 7 jours, estime l’Apur (l’Atelier Parisien d’Urbanisme). Pour accroître ces capacités et renforcer la coopération entre les acteurs locaux, la métropole du grand Paris a lancé 6 Projets Alimentaires Territoriaux (PAT).
Avec 1,45 kg de nourriture consommée en moyenne par personne et par jour, ce sont 3090 tonnes de denrées qui sont nécessaires pour nourrir les Parisiens et 10 060 tonnes à l’échelle de la métropole de Grand Paris. Au-delà de ces estimations¹, l’Apur dresse un état des lieux actualisé de la chaîne d’approvisionnement alimentaire pour dimensionner les volumes quotidiens de denrées nécessaires afin d’envisager l’autonomie alimentaire théorique du Grand Paris.
30 millions de repas distribués
L’alimentation de la population mobilise une grande diversité d’acteurs : producteurs, distributeurs, commerçants et restaurateurs mais également collectivités. A Paris, 30 millions de repas sont notamment distribués chaque année au travers de la restauration collective dans les 1 300 établissements scolaires, crèches, EHPAD, restaurants administratifs et établissements publics d’aide sociale à l’enfance de la capitale. Dans la métropole, ce sont 1 million de m² d’entrepôts de l’alimentation, 32 000 restaurants, 16 000 commerces alimentaires et de grande distribution, 1640 ha de surface agricole en exploitation et 83 établissements de transformation alimentaire durable qu’il convient de préserver et d’encourager en particulier pour la production et les pratiques respectueuses de l’environnement, accessibles économiquement et rémunératrices sur l’ensemble de la chaîne alimentaire.
5 à 7 jours d’autonomie
En cumulant ces différents lieux et sources de stockage y compris chez les habitants, dans les commerces alimentaires et de restauration ainsi que dans les entrepôts de logistique alimentaire, on estime disposer des denrées nécessaires pour alimenter Paris et ses habitants pendant 5 à 7 jours. Afin d’assurer la subsistance des populations en cas de crise, cette autonomie pourrait être améliorée en travaillant sur une plus grande capacité de stockage de denrées (dans des parkings, des grands espaces d’activités, d’entrepôts…) et le maintien de chaînes d’approvisionnement en s’appuyant sur une diversité des modes d’acheminement (route, fer, fleuve). Si 95% de ces marchandises circulent aujourd’hui par la route, des alternatives sont possibles pour le fluvial (en 2022, 2,6 millions de tonnes de produits agroalimentaires ont transité par le fleuve sur la section territoriale de Paris) ou le ferroviaire, à l’image de la desserte ferroviaire des entrepôts Tafanel dans le 18e arrondissement de Paris.
6 Projets Alimentaires Territoriaux
En parallèle pour garantir une alimentation saine et durable, y compris en cas de crise majeure, plusieurs collectivités territoriales ont engagé une réflexion sur la souveraineté alimentaire, la sécurité de l’approvisionnement et la résilience des filières de l’alimentation, en élaborant différents documents stratégiques. Au sein de la métropole du Grand Paris, 6 Projets Alimentaires Territoriaux (PAT) sont aujourd’hui mis en œuvre à Paris, Grand Paris Sud Est Avenir, Plaine Commune, Fontenay-sous-Bois, Gennevilliers, et dans le département de Seine-Saint-Denis. Ils contribuent du Plan alimentaire métropolitain engagé dans le cadre stratégique et opérationnel sur l’agriculture et l’alimentation à l’échelle du Grand Paris, qui vise à accompagner et coordonner les politiques alimentaires locales, renforcer les coopérations et augmenter la résilience alimentaire du territoire.
¹ – L’étude s’appuie sur les scénarios Afterres 2050, démarche collaborative développée par Solagro.
C.Bu