Bruno Le Maire et Olivia Grégoire ont fait le point, le 1er juillet, avec les différents acteurs, sur les actes de pillage et de vandalisme dont ont été victimes de nombreux commerçants depuis 4 jours sur l’ensemble du territoire.
A la suite des émeutes qui ont émaillé le territoire français, Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée des PME, du Commerce, de l’Artisanat et du Tourisme ont fait le point sur les actes de pillages dont ont été victimes de nombreux commerçants depuis 4 jours. Autour de la table, lors de cette réunion, les commerçants, artisans, la grande distribution, les centres commerciaux, les restaurateurs, les débitants de tabac, les agences bancaires mais aussi les assureurs. « C’est au moins une dizaine de centres commerciaux qui ont été attaqués et pillés. C’est plus de 200 enseignes de la grande distribution qui ont été également attaquées et pillées. Une quinzaine de ces centres qui ont été intégralement brûlés, 250 débitants de tabac qui ont été attaqués également, certains brûlés, 250 agences bancaires, beaucoup de commerces de mode, beaucoup de commerces de vêtements de sport, des enseignes de la distribution rapide : McDonald’s, KFC et d’autres », a souligné Bruno Le Maire, qualifiant ces actes « d’inexcusables, inqualifiables, intolérables ».
Trois ordres de réponse
Le ministre de l’Economie a souligné que trois ordres de réponse étaient attendus par le monde économique. La première concerne la sécurité des biens et des personnes avec le retour à l’ordre « le plus vite possible ».
La deuxième série de réponse concerne les assureurs. « Nous appelons tous les commerçants, tous les entrepreneurs, toutes les professions indépendantes qui ont pu être touchées par des actes de vandalisme au cours des 4 dernières nuits, à faire le plus vite possible leurs déclarations d’assurance et de faire jouer leur assurance sinistres, dégradations ou pertes d’exploitation », a-t-il ajouté. Bruno Le Maire a également indiqué qu’il est « prévu d’étendre, si nécessaire, els délais de déclaration pour que des commerçants qui sont aujourd’hui sous le choc puissent bénéficier de délais supplémentaires ».
Bercy a également demandé aux assureurs de « faire preuve de la plus grande simplicité dans le traitement des procédures et de la plus grande rapidité dans la réponse en termes d’indemnisation (…) et de réduire au maximum les franchises sur les primes d’assurance ».
Solidarité nationale
Troisième réponse : la solidarité nationale. Bercy a annoncé avoir sollicité la Fédération bancaire française pour qu’elle fasse preuve « de la plus grande compréhension en termes de traitement des échéances des commerçants et des entrepreneurs qui auraient été touchés par ces actes de vandalisme ».
Ainsi, les cellules de crise ont été réactivées dans chaque département. Les commerçants peuvent s’adresser directement à ces centres de gestion de crise situés dans chaque préfecture. « Nous allons également prévoir des reports de paiement, de charges sociales ou de charges fiscales pour toutes celles et tous ceux qui seraient en difficulté », a ajouté Bruno Le Maire. Enfin, le ministre de l’Economie a demandé à Olivia Grégoire d’étudier avec les commerçants la possibilité de prolonger d’une semaine supplémentaire, s’ils le souhaitent, la période de soldes.
Un premier soutien selon le CdCF
Dans la foulée, le Conseil du Commerce de France, qui participait à la réunion, a publié un communiqué dans lequel il estime que les demandes de soutien fort et massif ont été partiellement entendues puisque le ministre a demandé aux assureurs de baisser les franchises et d’indemniser rapidement les victimes et dit étudier la possibilité de permettre l’étalement des charges sociales et fiscales. « C’est un premier soutien très important et nous apprécions cette démarche, mais nous souhaitons également que sous l’égide des préfectures se mettent en place un service de renforcement des mesures de protection pour tous les commerces et clients. Nous ne pouvons accepter que l’outil de travail des personnes que nous représentons soit sauvagement détruit. Nous ne pouvons nous résigner à cela alors que notre secteur subit, depuis des années, crise sur crise, mais se montre résilient à toute épreuve. »
C.B.