Le plan de souveraineté pour les fruits et légumes a été lancé par le gouvernement le 1er mars, avec, à la clé, 200 M€ dès 2023.
Il était attendu et cela s’est passé sur le Salon international de l’agriculture. Le plan de souveraineté alimentaire pour les fruits et légumes a été présenté mercredi 1er mars par Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire. Construit avec les interprofessions de la filière, il a pour objectif de relancer la consommation de fruits et légumes français et de renforcer la capacité productive tout en répondant aux enjeux de planification écologique. Ambition : gagner 5 points de souveraineté en fruits et légumes dès 2030 et enclencher une hausse tendancielle de 10 points à horizon 2035.
Une enveloppe de 200 M€
Dès 2023, l’objectif est de mobiliser 200 M€ en faveur de la filière fruits et légumes, dont au moins 100 M€ du guichet agro-équipements et une maximisation de l’enveloppe de France 2030 dédiée à la R&D et l’innovation. Le plan sera complété par un investissement similaire de la part des professionnels. L’interprofession des fruits et légumes frais a d’ailleurs salué ce plan « à la hauteur des défis de la filière ».
Faible souveraineté en fruits et légumes transformés
Interfel a, ainsi, rappelé qu’aujourd’hui, 50% des fruits et légumes consommés en France sont produits sur le territoire (60% pour les légumes et 40% pour les fruits), mais que le taux d’auto-approvisionnement est en baisse constante depuis 20 ans (50,8% en 2020 vs 64,6% en 2000, soit -14 points en 20 ans – source : CTIFL). Hors agrumes et fruits exotiques, ce taux est passé de 73,6% en 2000 à 62,7% en 2020. L’autonomie alimentaire du secteur des légumes en conserve ressort à 57% et celle du secteur des légumes surgelés à 26%. Entre 2000 et 2020, les surfaces en légumes ont diminué de 10% et les surfaces en cultures fruitières de 7%.
La France est le 3e fabricant européen de légumes en conserve et le 4e fabricant européen de légumes surgelés et de fruits transformés. La dépendance aux importations est forte. Les principaux contributeurs au déficit sont les jus et les fruits transformés.
Trois défis
Les situations diffèrent en fonction des productions et des territoires. Mais, globalement, trois défis doivent être relevés. D’abord le défi environnemental, climatique et phytosanitaire en trouvant, notamment, des alternatives aux pesticides tout en protégeant les cultures, puis le défi économique d’une production durable de fruits et légumes et, enfin, le défi alimentaire, nutritionnel et sanitaire.