Les fêtes de fin d’année se sont déroulées sous le signe de la modération, quel que soit le niveau de revenus des consommateurs, constate l’Observatoire Cetelem, dans une étude réalisée avec Harris Interactive. La contrainte budgétaire a incité à la sobriété.
Les zooms de l’Observatoire Cetelem, accompagnés par Harris Interactive, ont choisi d’explorer au premier trimestre 2023 une nouvelle thématique intitulée “L’Alimentation à l’heure des arbitrages”. La première enquête s’est intéressée à l’état d’esprit dans lequel les Français ont passé les fêtes de fin d’année et à leur choix de consommation en matière alimentaire à cette occasion : ont-ils renoncé ou pas à se faire plaisir ? Ont-ils opté pour une consommation plus sobre ? Ou tout simplement trouvé les bonnes stratégies pour s’adapter aux contraintes budgétaires sans renoncer totalement à se faire plaisir ? Voici les conclusions tirées par cette étude :
Pour les Français, les repas de fêtes de la fin d’année 2022 ont été synonymes de moments passés en famille et d’une ambiance conviviale. Malgré cette atmosphère chaleureuse, près de 2 Français sur 3 (64%) ont ressenti des inquiétudes liées aux tensions budgétaires (inflation, pouvoir d’achat, etc.), et ce quel que soit leur niveau de revenus. Les enjeux sociaux (politique, environnement, etc.) ont également été sources de préoccupations pour 49% des Français. L’attention portée aux enjeux économiques explique peut-être pourquoi les Français ont eu l’impression de vivre des fêtes plus ” sobres ” qu’à leur habitude. En effet, pour près de la moitié d’entre eux (49%), les repas de fêtes ont été marqués cette année par des dépenses plus raisonnables que d’habitude, avec un effort porté pour limiter le gaspillage alimentaire (51%).
Une sobriété de mise
Face à une conjoncture économique difficile, la nécessité de modérer ses dépenses alimentaires a dominé l’envie de se faire plaisir (52% vs 48%), particulièrement au sein des foyers modestes (61%). Un enjeu qui est pour 66% de la population en progression par rapport aux années précédentes. En outre, près d’un Français sur 2 (49%) déclare avoir réduit sa consommation de produits alimentaires de ” luxe ” (foie gras, champagne, chocolats, huîtres, etc…) plus par contrainte financière (63%) que par choix (24%).
Un budget contraint
Si pour 66% des Français partager la note des repas de fête entre invités et hôtes est une habitude, un tiers (34%) a mis en place spécifiquement cette année, pour des raisons économiques, une répartition des frais entre hôtes et invités. Pour faire face à l’enjeu de limitation des dépenses, les Français ont choisi en priorité d’acheter en moindres quantités (66%), d’anticiper leurs achats en les répartissant sur plusieurs semaines (64%), voire de renoncer à certains produits qu’ils auraient consommé habituellement (60%). En outre, s’ils n’ont pas radicalement changé leur rapport aux marques pendant les fêtes, une partie des Français s’est davantage tournée, par rapport aux années précédentes, vers des marques distributeur (37%) ou low cost (26%). Et à l’inverse, ils se sont plutôt éloigné des marques ” haut de gamme ” : 41% déclarent y avoir moins eu recours que d’habitude.
Rattrapage sur le mois de janvier
Au total, les Français indiquent avoir consacré en moyenne 214 € pour leurs repas de fêtes cette année. Un chiffre qui varie beaucoup selon le niveau de revenu, passant de 174 € en moyenne chez les personnes ayant des revenus faibles à 292 € chez les plus aisés. Un budget élevé qui conduit 37% d’entre eux à affirmer que l’alimentation a constitué leur poste de dépense principal ; néanmoins pour la plupart (58%), le budget cadeaux est resté le plus élevé. Pour compenser ces dépenses, 2 Français sur 3 (66%) ont anticipé, au lendemain des fêtes, qu’ils devaient limiter leurs dépenses du mois de janvier pour rééquilibrer leur budget, une proportion qui atteint 77% dans les foyers aux revenus les plus faibles.