Coup de froid sur l’activité du commerce spécialisé en juillet
L’activité du commerce spécialisé en juillet a été mauvaise avec une baisse de – 6,3 % par rapport à juillet 2021 en magasins (la baisse en juin avait déjà été importante à – 5,9 % vs juin 2021) et – 12,4 % pour les ventes internet entre juillet 2021 et juillet 2022, révèle Procos. A l’exception de la restauration (+ 6,5 %), tous les secteurs connaissent une baisse d’activité en juillet 2022 comparativement à juillet 2021. Les baisses des ventes magasins sont fortes dans les secteurs de l’habillement (- 17,9 %), la chaussure (- 15 %), des jouet-culture-cadeaux (- 5,1 %). Même l’équipement de la maison longtemps préservé subit une baisse très significative (- 7,1 %). Les baisses sont moins fortes pour l’alimentaire spécialisé (- 1,8 %) et la beauté-santé (- 1,1 %).
Par rapport à l’avant Covid, l’activité demeure en fort retrait avec une baisse de – 4,2 % par rapport à juillet 2019 pour l’ensemble des enseignes du commerce spécialisé. Sur les sept premiers mois de l’année, la moyenne cumulée des ventes magasins pour le commerce spécialisé reste inférieure de – 2,5 % par rapport à la même période en 2019 mais reste surtout très en retrait pour des secteurs tels que la beauté-santé (- 10 %), l’habillement (- 9 %), la chaussure (- 4,3 %).
Les ventes internet mensuelles des enseignes continuent de décroître avec une baisse de – 12,4 % entre juillet 2021 et juillet 2022 pour le commerce spécialisé dans son ensemble. Sur ce mois, seul l’équipement de la maison retrouve une hausse de ses ventes web de 17 % par rapport à 2021.
Faible fréquentation des points de vente
La fréquentation des points de vente reste très en retrait par rapport à juillet 2019 : – 17,5 % sur l’ensemble des points de vente dont – 16 % en centres villes et – 18 % en centres commerciaux. Par rapport à juillet 2021, la baisse de la fréquentation des points de vente est faible en moyenne (- 2 %) mais fait apparaitre de très fortes différences géographiques avec des régions en rebond telle que l’Ile de France (+ 8,4 %) grâce, en particulier, à une bonne fréquentation touristique mais d’autres régions en forte baisse par rapport à l’an passé, telles que, pour les plus impactées : Nouvelle Aquitaine (- 9,2 %), Pays de Loire et Occitanie (-7,3 %), Bretagne et Bourgogne Franche Comté (- 6,2 %). Les centres villes rencontre une plus forte baisse de fréquentation en moyenne que les autres lieux de commerce avec – 5 %. Peut-être un effet de date de soldes avancée en 2022 par rapport à 2021. Le bilan global de l’été ne pourra être tiré que fin aout avec l’effet de la canicule, de l’obligation de fermetures des portes des points de vente dans de nombreuses villes. A date, les tendances de fréquentation des points de vente pour la première semaine d’août est début- 18,6 % pour la première semaine d’août par rapport à 2019. Les soldes se sont terminés mollement comme ils avaient commencé et le retour des touristes étrangers en France, notamment à Paris, n’a pas permis de soutenir suffisamment l’activité pour qu’elle atteigne le niveau de celle de l’an passé.
Hausse des prix
Par ailleurs certains produits ont connu des hausses de prix depuis l’an passé. L’augmentation forte des prix des produits de première nécessité, en particulier l’alimentaire et le carburant, alimentent l’inquiétude des consommateurs et impacte leurs pouvoirs d’achats. Des consommateurs qui arbitrent en défaveur des achats non alimentaires au profit également des dépenses de vacances.
La rentrée et la fin d’année seront déterminantes pour l’ensemble des secteurs du commerce spécialisé compte tenu du poids très fort des quatre derniers mois de l’année pour l’activité d’un très grand nombre d’enseignes. Les dépenses de rentrée scolaire fin août/début septembre seront un signe marqueur important des comportements de consommation des ménages français. Le gouvernement et le parlement ont confirmé les mesures de soutien au pouvoir d’achat, en particulier le bouclier énergétique souhaitons que celles-ci permettent de soutenir une certaine dynamique d’une consommation qui demeure déterminante pour l’économie française.