En octobre, les enseignes de l’habillement du Panel Alliance du Commerce – Retail enregistrent une baisse d’activité en physique de 15,3% par rapport à la même période l’année dernière. Cette forte baisse s’explique principalement par la fermeture administrative des commerces les 30 et 31 octobre, deux jours essentiels à la fin des vacances de la Toussaint.
La perte d’activité pour le mois d’octobre à périmètre constant (même nombre de jours d’ouverture 2019 et 2020) s’établit à 3,3%. Cette baisse s’explique principalement par une forte baisse de fréquentation de l’ordre de 16,1% à périmètre constant. Les centres commerciaux de centre-ville et les commerces sur rue sont les points de vente les plus impactés par cette chute de la fréquentation, avec respectivement une diminution de 28% et de 21,4% à périmètre constant.
À l’inverse, les enseignes implantées en sein des zones d’activités et des retail park ont tiré leur épingle du jeu en octobre, avec une hausse de leur activité de 10,5% à périmètre constant. Au cumul sur la période du 1er janvier au 31 octobre 2020, les enseignes du panel enregistrent une décroissance de 24,2% de leurs ventes comparé à 2019, en périmètre total. Cette baisse est de 6,8% à périmètre constant (même nombre de jours d’ouverture en 2019 et 2020).
Conséquences du confinement
Alors que le confinement annoncé par le Président de la République est prévu jusqu’au 2 décembre, la fermeture des commerces aura un impact considérable sur l’activité des enseignes. La perte sera d’autant plus forte que la période des fêtes de fin d’année représente 20% minimum de l’activité annuelle des entreprises.
Si les commerces rouvraient leurs portes au début du mois de décembre, la perte d’activité des enseignes serait, selon l’estimation de Retail Int., de 30% en 2020. Plus l’ouverture des commerces sera tardive, plus l’impact sera important pour les enseignes. Ainsi, si les enseignes ne pouvaient pas rouvrir d’ici à la fin de l’année, leur perte annuelle s’élèverait à 40%.
La dégradation exceptionnelle de l’activité aura de lourdes répercussions économiques et sociales, estime l’Alliance. Depuis le début de l’année, le secteur a déjà enregistré la perte de plus de 5000 emplois du fait des procédures de redressement et de liquidation judiciaire, ainsi que des plans sociaux. Du fait de l’aggravation de la crise, ce sont des milliers d’emplois qui sont aujourd’hui menacés de disparition.
L’organisation en réseau succursaliste des entreprises exclut de fait les enseignes d’un grand nombre de mesures de soutien annoncées par le Gouvernement. Or 88% des entreprises de l’habillement sont des Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI), créatrices de dizaines de milliers d’emplois dans les territoires. Face aux conséquences de ce deuxième confinement, l’Alliance du Commerce demande donc au Gouvernement la mise en place d’un véritable plan de soutien au profit des enseignes.
Mesures de soutien fortes
Pour cette raison, l’Alliance du Commerce demande la réouverture de tous les commerces à compter du 13 novembre en réduisant la jauge d’accueil à un client pour 10 m² et en augmentant les plages d’ouverture (le dimanche, notamment) afin de préserver la santé des clients et des salariés.
Les autres mesures alternatives telles que la prise de rendez-vous ne seront pas satisfaisantes pour un très grand nombre d’enseignes dont l’activité resterait très fortement dégradée.
L’Alliance demande également l’instauration de mesures de soutien fortes pour les enseignes (Prêts garantis par l’État accordés automatiquement sur demande la 2ème année de différé de remboursement et extension de la période d’amortissement du prêt au-delà de 6 ans; extension du bénéfice du crédit d’impôt octroyé aux bailleurs pour les abandons de créances aux enseignes de plus de 250 salariés (actuellement le dispositif est limité aux entreprises de moins de 250 salariés); élargissement du fonds de solidarité aux établissements de moins de 50 salariés (et non pas aux seules entreprises de moins de 50 salariés); remboursement anticipé aux entreprises de leurs créances de crédits d’impôt, et notamment celles de CICE initialement prévues en 2021 et 2022; mise à contribution des assurances pour la couverture des pertes d’exploitation; extension aux enseignes du commerce du dispositif de soutien aux investissements dans l’industrie du futur prévu dans le plan de relance.