Face au mur de dettes des entreprises, la FCA soutient un allongement du remboursement du prêt garanti par l’Etat (PGE) dans la limite de l’enveloppe actuelle de 300 milliards d’euros. Proposée au gouvernement par le Sénat le 5 octobre dernier afin d’assurer la réussite du plan de relance, cette résolution recommande notamment un étalement de la dette des entreprises ayant contractées le PGE jusqu’à 7 ans. Cette extension permettrait de consolider le report des charges des entreprises.
Aujourd’hui, le dirigeant d’entreprise bénéficiaire du PGE peut décider de rembourser immédiatement son PGE ou de l’amortir sur une période additionnelle de 1 à 5 ans, à l’issue de la première année au cours de laquelle aucun remboursement n’est exigé. Conçu pour répondre à une situation d’urgence, le PGE permet aux entreprises de bénéficier rapidement de conditions d’emprunts attractives et de faire face à des difficultés de trésorerie.
Investissements dans le numérique
Selon la FCA, les entreprises du commerce sont en pleine phase de mutation digitale et doivent également s’adapter aux nouveaux modes de consommation. Des investissements en matière de transformation numérique et logistique seront nécessaires pour permettre aux commerçants physiques de maintenir leur compétitivité sur leur marché. La FCA demande que la durée de remboursement du PGE soit étalée sur 7 ans à l’issue de la première année, soit un prolongement de deux ans.
« 2020 est l’année de toutes les incertitudes. Être entrepreneur devient un exercice périlleux. Nous naviguons à vue. L’entrepreneur, et plus particulièrement le commerçant, est confronté à un mur de dettes alors qu’il doit prendre des décisions stratégiques d’investissement et de développement. C’est une nouvelle prise de risque. Mais comment l’assumer et la gérer en ce moment ? Un étalement dans le temps du remboursement du PGE, comme le propose le Sénat, répond à un réel besoin des commerçants. Afin de lever les obstacles liés à l’encadrement des aides d’État et que cette proposition puisse aboutir rapidement, nous devons utiliser l’encours total garanti de 300 milliards d’euros »a précisé Eric Plat, président de la FCA.
Dispositif de suramortissement exceptionnel
Les besoins du commerce en investissements technologiques sont, en effet, nombreux : imprimantes 3D, scanner 3D nécessaire à l’exécution d’une production, interfaçage des applications internet mobile et tablette avec les stocks, achats en ligne, logistique, précommandes, étiquetage électronique, outils et logiciels de caisse antifraudes, système de moyens de paiement à multiples authentifications, cybersécurité liée au fichier client et aux objets connectés, capteurs de données, etc. Le commerce a besoin d’être accompagné pour assurer sa transformation.
Pour mémoire, la loi de finances pour 2019 a mis en place un dispositif de suramortissement exceptionnel en faveur des investissements de transformation numérique des PME industrielles. Une entreprise ayant exclusivement une activité commerciale ne peut donc aujourd’hui bénéficier de cette déduction. La FCA souhaite étendre ce régime, déjà bien réfléchi, aux PME du commerce afin de produire un effet de levier et inciter les acteurs du commerce à se transformer le plus rapidement possible.
« A l’instar de l’industrie, il existe un véritable défi de transformation pour le commerce physique. A l’instar de l’industrie, les commerçants doivent intégrer l’intelligence artificielle dans leurs process. A l’instar de l’industrie, la robotisation est une priorité. A l’instar de l’industrie, nos métiers changent. A l’instar de l’industrie, les acteurs du commerce ont besoin d’investir pour rebondir. C’est pour cela que la FCA propose d’étendre au commerce les aides à l’innovation prévues dans l’industrie avec le système de suramortissement exceptionnel » indique Eric Plat, président de la FCA.