Près de 7 Français sur 10 ont acheté des produits biologiques pendant le confinement : 8 % sont de nouveaux acheteurs et 61 % en consommaient déjà avant. La progression enregistrée est plus marquée au sein des catégories socio-professionnelles les plus modestes (11 %), informe d’Agence Bio.
Dans un contexte de crise sanitaire et de baisse du pouvoir d’achat, les acheteurs habituels de produits bio sont une large majorité à avoir maintenu le même niveau d’achat. En effet, 44 % des acheteurs de produits bio déclarent en avoir acheté autant pendant le confinement. Ce score est significativement plus élevé auprès des 25-34 ans (54 %) et des catégories socio-professionnelles supérieures (49 %), deux profils déjà les plus acheteurs de produits bio avant le confinement. Les jeunes de 18-24 ans sont même plus nombreux à estimer en avoir acheté davantage sur la période (11 % vs 6 % de l’ensemble des acheteurs).
Essor de la vente directe
Si les hypermarchés restent le circuit privilégié d’achat de produits bio (57 % des acheteurs), les résultats mettent également en évidence l’essor important de la vente directe (22 % des acheteurs), que ce soit au travers de la vente à la ferme, de plateformes locales et/ou des AMAP2. Ces circuits ont rencontré encore plus de succès en milieu rural où 37 % des habitants ont privilégié les circuits courts. Les magasins de proximité ont été logiquement privilégiés par 24 % des acheteurs de produits bio, à quasi-égalité avec les magasins spécialisés bio (26 %).
Enfin, et sans surprise, la vente de produits bio via le drive des supermarchés a enregistré une progression durant cette période (17 % des acheteurs) quand la commande sur internet (hors drive de grande distribution) a convaincu 7 % des personnes interrogées.
Avantage au local
Autre enseignement, le confinement a permis d’opérer une réelle prise de conscience chez les 50-64 ans, habituellement attachés à leurs habitudes de consommation. En effet, 54 % d’entre eux affirment qu’ils ont acheté des produits biologiques pour soutenir les producteurs français de bio. Une volonté particulièrement présente également chez les personnes vivant en zone rurale : 55 % d’entre elles se sont tournées vers les produits biologiques pendant le confinement pour ces mêmes raisons. A noter que la hausse de la vente en direct enregistrée dans cette étude concerne bien les producteurs bio locaux et donc répond à deux critères : la proximité et le mode de production respectueux de l’environnement
Le bio s’ancre dans les habitudes
La quasi-totalité des acheteurs (plus de 9 sur 10) envisage de continuer à favoriser les produits bio après le confinement. Parmi les raisons citées : les produits bio sont meilleurs pour la santé pour 59 % d’entre eux (jusqu’à 64 % pour les femmes et 67 % pour les CSP+), ils sont de meilleure qualité (57 %), ils respectent mieux l’environnement (56 %), notamment pour les femmes (62 %). Une nouvelle fois, le soutien à l’économie locale est évoqué par la moitié des répondants, et même par 57 % des 50-64 ans et par 60 % des 65 ans et plus.
“Cette étude confirme l’enracinement pérenne du « réflexe bio » dans la consommation alimentaire des Français. Elle souligne également combien le bio, qui s’est toujours appuyé sur le lien entre producteurs et consommateurs, est aujourd’hui étroitement lié à la tendance local, créatrice de lien et de sens pour les consommateurs. Fort de l’engagement des producteurs, des acteurs du secteur et avec le soutien des pouvoirs publics, faisons de cet engouement une révolution durable des habitudes”, commente Philippe Henry, président de l’Agence Bio.