BNP Paribas Real Estate, leader européen de services immobiliers pour les entreprises et les particuliers, dévoile les résultats de la première vague d’une enquête barométrique menée avec l’institut IFOP sur les habitudes des Français en plein confinement. S’ils sont 72% à bien vivre ce confinement, les Français anticipent aussi des changements profonds dans leur façon d’habiter, de travailler et de consommer, et dessinent, pour le monde d’après, une vision plus ouverte, résiliente et solidaire de la ville.
Un confinement globalement bien vécu, mais qui redéfinit des idéaux
Près des trois quarts (72%) des Français déclarent bien vivre le confinement[1], mais la période actuelle est toutefois vécue différemment selon l’âge et le niveau de vie, et le type de foyer.
Plus l’âge est avancé, et plus le confinement semble bien vécu : 65% des 18-24 ans affirment bien vivre le fait d’être confinés, contre 80% des 65 ans et plus.
Les populations les plus modestes sont aussi celles qui souffrent le plus du confinement : elles ne sont que 61% à bien vivre les restrictions en place, contre 79% des catégories les plus aisées.
Les personnes en couple sont plus nombreuses à avoir un ressenti positif du confinement (75%) que les personnes seules (67%) ou vivant dans un foyer de plus de 3 personnes (68%) ou 4 personnes et plus (71%).
86% des Français estiment leur logement bien adapté au confinement, le plus souvent grâce à un espace extérieur (balcon, terrasse, jardin).
Les Français habitant en zone rurale ont un regard bien plus positif sur leur logement (95%) que les Franciliens (78%).
22% des Français avaient un projet immobilier avant le confinement : 4% des Français ont dû l’annuler, 14% le maintiennent mais avec du retard, 4% le maintiennent dans les délais prévus.Cette situation a d’ores et déjà fait évoluer les critères du logement idéal pour 56% des Français interrogés.
Les espaces extérieurs (jardins, terrasses, balcons…) sont très nettement en tête des critères auxquels les Français accordent désormais plus d’importance (81%).
« La période de confinement, si elle est bien vécue par une majorité de Français, permet malgré tout de réévaluer les critères d’appréciation de son logement. A force de rester chez eux, les Français perçoivent mieux ce qui leur manque au quotidien, et dessinent les contours de leur habitat idéal. Ouverture vers l’extérieur et la nature, localisation, plus d’espaces communs et privés : une chose est sûre, les futurs propriétaires envisageront différemment leur achat immobilier. C’est en écoutant ces évolutions structurantes pour le marché que nous saurons répondre au mieux à ces nouvelles attentes, et imaginer la ville de demain », analyse Olivier Bokobza, Directeur Général du pôle Résidentiel de BNP Paribas Real Estate.
Le travail confiné, moins efficace pour près de 4 actifs sur 10
Si les Français ont globalement le sentiment de bien vivre cette période sur le plan personnel, les aspects professionnels font moins consensus.
39% des actifs estiment moins bien travailler en période de confinement, et seul 1 sur 10 pense mieux travailler en étant à distance, même si le télétravail en confinement n’a rien du télétravail classique.
Parmi les freins rencontrés, les actifs évoquent la difficulté à se concentrer (51%) et le sentiment d’être moins productif (53%).
Ce qu’il manque le plus aux actifs qui travaillent de chez eux par rapport aux conditions de travail au bureau ? Les échanges professionnels avec les collègues (41%), la distinction plus forte entre vie professionnelle et vie personnelle (28%), ainsi que les outils de travail (27%).
A noter que les réunions ne manquent qu’à 1 actif sur 10 !
Mais le travail confiné a aussi ses avantages, comme la suppression du temps de transport (56%) et la flexibilité des horaires (44%).
Ces pratiques trouveront un écho dans l’après : plus de la moitié des interviewés souhaite davantage de journées en télétravail à l’issue de la crise (53%) et plus de flexibilité dans l’organisation de leur temps de travail (48%). « Le recours au travail à distance, quand il est organisé et non subi, est porteur de productivité et d’un meilleur équilibre vies privée et professionnelle. En somme, il présente des atouts indéniables pour maintenir nombre d’entreprises à flot durant cette période de confinement. Néanmoins, cet Observatoire démontre que le télétravail, à l’image de l’enseignement à distance, peut dans certains cas accélérer de nombreuses inégalités sociales. Les actifs les plus seniors souvent mal préparés ou mal formés sont exposés à la fracture numérique et à la forme d’exclusion que cela génère.
Par ailleurs il est important de garder en tête que le confinement lié à l’épidémie de Covid 19 n’est en rien comparable à un télétravail organisé et planifié. Le niveau de stress, la peur de contracter le virus et la gestion des enfants rendent la situation beaucoup plus difficile à assumer. Durant cette période contrainte, les organisations auront beaucoup appris, souvent dans la précipitation, sur les modalités du travail à distance ; technologie, bonnes pratiques, sans oublier la notion d’engagement des équipes», décrypte Sylvain Hasse, Head of Corporate Services de BNP Paribas Real Estate.
Plus de commerces de quartier, moins de livraisons
La période de confinement bouleverse très concrètement les habitudes de consommation des ménages, qui s’orientent vers une consommation plus solidaire et locale dans les commerces physiques, avec des conséquences certaines sur la chaine d’approvisionnement et la logistique urbaine.
Les Français déclarent limiter les commandes en ligne pour réinvestir les commerces de proximité : plus d’un quart des Français (27%) indique se rendre davantage dans les commerces de proximité.
En parallèle, plus d’un tiers des Français (35%) déclare avoir diminué les commandes alimentaires en ligne livrées à domicile.
Pourquoi privilégier les commerces de proximité ?
Par solidarité : 65% des Français qui ont plus recours aux commerces de quartier ou au click and collect des commerçants expliquent le faire pour les soutenir financièrement dans cette période difficile.
C’est aussi l’occasion pour eux de tester une consommation plus locale (57%), voire même changer leurs habitudes (27%).
L’après confinement est déjà dans les esprits de tous : un tiers des Français (35%) souhaite d’avantage fréquenter ses commerces de quartier à l’issu du confinement.
Les services de livraison de repas sont également l’objet d’une forte remise en question : 45% des Français déclarent y avoir moins recours ces dernières semaines, et 38% souhaitent diminuer les livraisons de repas par les restaurants à l’issue du confinement.« Le confinement génère des évolutions significatives dans les comportements de consommation des Français, qui se tournent vers des alliés de confiance, également moteurs de l’économie du pays, à l’instar des commerçants de proximité et des produits locaux. Si l’on s’interroge sur la durabilité de ces transformations, nous pouvons être sûrs que ces bouleversements vont amener à repenser le commerce en centre-ville : plus durables, plus connectés, plus serviciels… Ces mutations feront rentrer le commerce de centre-ville dans une nouvelle ère », anticipe Thierry Bonniol, Directeur Associé Retail de BNP Paribas Real Estate.
Cette étude le montre : les règles qui structuraient ou contraignaient nos schémas de pensée et de fonctionnement ont été balayées et il convient désormais de préparer la ville post-confinement en pensant ensemble le logement, les commerces et ses intrications logistiques, et les espaces de travail.
« Le confinement réinterroge complétement des schémas urbains pensés pour la mobilité. La ville se dé-fonctionnalise, avec la fermeture des lieux de vie collective, des écoles, des bureaux et révèle tout l’enjeu d’un immobilier mixte et réversible, capable d’héberger des usages temporaires. En miroir inversé, l’habitat se sur-fonctionnalise, avec la nécessité d’y travailler, d’y faire du sport, d’y faire l’école à ses enfants…et bien sûr, avant tout, d’y vivre ensemble ! En tant qu’acteur majeur de la ville, nous sommes en première ligne pour contribuer aux dynamiques solidaires et agiles et œuvrer à fabriquer une ville résiliente et inclusive“, conclut Séverine Chapus, directrice en charge des grands projets mixtes.