Samedi dernier, les ventes en hypermarchés ont retrouvé le niveau de 2017 après le recul de 55% observé le 17 novembre 2018. Inversement la proximité subit le contrecoup de 2018 lors de cette dernière semaine.
Bezons, le 23 novembre 2019. Un an après le début du mouvement des gilets jaunes, Nielsen fait le point sur les ventes en hypermarchés, particulièrement impactés par le mouvement social fin 2018 et début 2019.
Le samedi 17 novembre 2018 avait lieu l’épisode 1 des gilets jaunes, qui avait vu de nombreuses routes bloquées et l’accès aux magasins fortement perturbé. Les hypermarchés, très dépendants des déplacements en voitures, étaient alors les premières victimes. Un grand nombre d’entre eux étaient mêmes bloqués, faisant plonger les ventes de 55% le samedi 17 novembre (soit 188 millions d’euros de pertes) et l’ensemble de la semaine de 9%.
Un an plus tard, samedi 16 novembre dernier, “les hypermarchés ont quasiment retrouvé leur niveau de ventes de 2017, bien qu’ils soient toujours impactés par la fragmentation de la consommation et la concurrence des autres circuits”, confirme Daniel Ducrocq, Directeur Distribution chez Nielsen.
Le report vers les autres jours de la semaine, et notamment le dimanche, était flagrant pendant de nombreuses semaines “gilets jaunes”. Ainsi le lendemain de l’épisode #1, les ventes en hypermarchés avaient atteint 30 millions d’euros, contre 21 millions un an auparavant. En 2019, aidé par de plus nombreuses ouvertures il est vrai, le dimanche confirme son installation dans les habitudes des Français. Dimanche 17 novembre, le chiffre d’affaires s’est élevé à un niveau de 38 millions d’euros.
L’an passé en revanche, les magasins de proximité avaient été épargnés voire avaient bénéficié de reports en provenance des plus grandes surfaces. Le circuit subit cette année un contrecoup, accusant un repli de -1.4% sur la dernière semaine, et notamment -9.4% vendredi dernier (15 novembre). Le vendredi 16 novembre 2018 était en effet la veille du premier samedi noir, et avait bénéficié de l’anticipation de nombreux consommateurs.
Les semaines à venir seront assurément dépendantes de la reprise (ou non) des blocages de magasins, mais les distributeurs sauront tenir compte des effets observés l’an passé, sur leurs approvisionnements et sur leurs ventes. De nouveau, ils devraient alors anticiper des transferts des plus grandes surfaces vers les plus petites, ainsi que des transferts du samedi vers les autres jours de la semaine. Quitte à étendre les horaires d’ouverture de certains points de vente ?