Dans un contexte où le pouvoir d’achat est au cœur des préoccupations, la nouvelle version du PNNS (Plan National Nutrition Santé) invite chacun à « manger sain » en consommant au moins « 5 fruits et légumes par jour et par personne », Familles Rurales a mené une étude des prix du panier de 8 fruits et 8 légumes, conventionnels et bio, sur 4 surfaces de ventes.
Entre 2018 et 2019, les prix des fruits ont chuté de -4% en conventionnel et de -8% pour le bio. Ainsi, le prix d’un panier comprenant 1Kg (ou pièce pour le melon) de chaque fruit est passé de 31.25€ à 30€ en conventionnel et de 61.40€ à 56.70€ en bio.
À l’inverse, les prix des légumes ont progressé de +10% en conventionnel et de +2% pour le bio. Le prix d’un panier de légumes est passé de 18€ à 19.80€ en conventionnel et de 33.45€ à 34.10€ en bio.
Des disparités selon les surfaces de vente
Le prix moyen d’un panier conventionnel est de 42.34€ en hard-discount, 51.33€ en hyper/supermarché, 52.45€ sur le marché. Le même panier acheté en magasin spécialisé bio coûte 90.79€.
Le hard-discount reste la surface la plus compétitive sur les prix : 20% moins chère que les marchés et 18% de moins que les super / hypermarchés.
En 2019, pour manger 5 fruits et légumes frais / jour, une famille de 4 personnes (2 adultes et 2 enfants) dépense entre 117€ et 222€ / mois.
L’injonction de « manger sain » coûte entre 10 et 18% d’un SMIC net mensuel (1202.92€). Difficile dans ces conditions de consommer ces produits pour les petits budgets, mais pas « impossible ». En effet, en adaptant ses achats à son profil, « manger 5 portions de fruits et légumes frais » chaque jour reste à la portée de nombreuses bourses, tout dépendra des produits choisis et de la surface de vente visitée.
Le bio 2 fois plus cher
Le bio a le vent en poupe mais reste difficilement accessible aux budgets modestes. En moyenne, le panier bio coûte 2 fois plus cher que son homologue en conventionnel.
Le bio répond à un cahier des charges contraignant visant à respecter l’environnement or, en 2019, Familles Rurales constate que 78% des produits bio vendus en hard-discounts et 57% de ceux vendus en hyper/supermarchés faisaient l’objet d’un « suremballage » : pommes en barquettes, fruit/légume vendu à l’unité sous plastique…
Si la législation impose aux distributeurs « d’assurer la traçabilité des produits biologiques » et de procéder à « une séparation dans l’espace ou dans le temps de produits biologiques et non biologique » notamment pour éviter la tromperie du consommateur du fait de mélanges fortuits, bien d’autres techniques pourraient permettre cette distinction sans « trahir » l’esprit du cahier des charges bio. Au-delà de créer des déchets supplémentaires, l’annonce d’un prix « par produit » pour les fruits et légumes suremballés rend la comparaison des prix au kilo impossible et donne l’illusion d’un coût moindre, affirme le collectif.