Pénalisé par un fort effet change négatif de 83 millions d’euros, le chiffre d’affaires 2018 du groupe Bel s’inscrit en léger retrait nominal de -1,0 % par rapport à l’exercice 2017, mais enregistre une croissance organique de +1,5 %.
Le résultat opérationnel du groupe baisse de 25,7 % à 160 millions d’euros. Cette baisse s’inscrit dans un contexte de taux de change défavorables et de hausse des prix des matières premières que Bel n’a pas toujours été en mesure de compenser par des augmentations de prix, en raison de la contraction du pouvoir d’achat des consommateurs dans de nombreux pays où il opère.
En outre, les coûts liés à la mise en oeuvre au plan mondial du plan de transformation annoncé le 20 septembre 2018 ont été enregistrés dans les comptes arrêtés au 31 décembre 2018 pour 29 millions d’euros. Dans cet environnement, malgré les premiers efforts d’optimisation des investissements publi-promotionnels et des frais généraux, la marge opérationnelle s’est contractée.
Le résultat financier de l’exercice 2018 s’établit à – 30 millions d’euros, contre – 37 millions d’euros en 2017, et reflète essentiellement la variation des effets de change entre les deux périodes. L’application de la norme IFRS16 – contrats de location – au 1er janvier 2018 n’a pas d’impact significatif sur le résultat financier du Groupe.
Le résultat net part du groupe de l’exercice 2018 s’élève à 96 millions d’euros, contre 180 millions d’euros en 2017.
Activité pénalisée en Europe
L’activité du groupe a été pénalisée en Europe par le contexte difficile dans lequel opère le secteur de la distribution, défavorable au déploiement des plans d’activation des marques de Bel, à la fois dans le segment fromager et le segment fruitier. Dans cette zone, les hausses de tarif ont été modérées et n’ont pas permis de compenser la forte augmentation des prix des matières premières laitières et fruitières. Malgré le bon développement des produits de snacking (tranches, « dips ») et l’optimisation des investissements publi-promotionnels, le résultat opérationnel de la zone s’affiche en retrait de – 21,1 %.
Les marchés des zones Amériques, Asie-Pacifique confirment leur dynamique de développement et l’adéquation de l’offre produits du Groupe à la demande des consommateurs. Le chiffre d’affaires de la zone affiche une croissance organique de + 6,2 % alors que les hausses de prix de vente ont été modérées. Le résultat opérationnel de la zone progresse de + 7,3 % malgré les effets de change globalement négatifs.
Au Moyen – Orient, Grande Afrique le Groupe reconquiert des parts de marché et continue d’adapter son offre au pouvoir d’achat des consommateurs, dans un contexte de contraction des marchés fromagers et de baisse de la consommation. Le prix élevé des matières premières laitières et la dévaluation des devises dans ces marchés pèsent sur la marge opérationnelle qui s’inscrit en baisse de 27 millions d’euros en 2018.
La structure financière du groupe reste solide : les capitaux propres totaux s’établissent à 1 740 millions d’euros au 31 décembre 2018 contre 1 714 millions au 31 décembre 2017, et la dette financière nette, hors dette de droits d’usage liée à l’application de la norme IFRS 16 (1), s’inscrit à 654 millions d’euros en fin de période, contre 632 millions au 31 décembre 2017.
Un environnement incertain en 2019
L’année 2019 débute dans un environnement incertain avec des devises toujours volatiles et des prix de matières premières qui restent à des niveaux élevés.
Bel poursuit en Europe son action pour le développement d’une filière laitière plus durable, et a renouvelé en décembre 2018 un accord inédit avec ses principaux producteurs français visant à leur offrir des perspectives et une visibilité contractuelle de plus long terme, ainsi qu’une revalorisation significative des productions laitières. Les distributeurs français s’associent désormais à cette démarche, ouvrant ainsi une nouvelle voie dans le dialogue des relations commerciales. Le groupe reste convaincu de la nécessaire construction d’un modèle responsabilisant l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur, du producteur au consommateur.
En 2019, Bel poursuivra ses travaux de transformation, avec l’objectif de réduire ses coûts à hauteur de 120 millions d’euros d’ici 2020, en gagnant en productivité et en optimisant ses investissements publicitaires et de promotions, afin de réinvestir ces économies à hauteur de 40 millions d’euros pour soutenir l’accélération de sa croissance. En avril 2019 il mettra en place une nouvelle organisation pour réussir cette transformation ; elle s’articule autour de deux segments : les marchés matures et les territoires de croissance. Dans l’ensemble de ses géographies, le groupe entend poursuivre sa croissance et gagner des parts de marché, en particulier dans les zones où le snacking se développe.