Si le soleil a été très présent cet été, le climat du marché des commerces du 3ème trimestre aura, quant à lui, affiché une morosité certaine, affirme la dernière étude sectorielle publiée par Cushman & Wakefield. La reprise de la croissance économique et le recul du chômage se font attendre, et constituent la toile de fond d’une consommation qui peine à s’élancer, réfrénant toute perspective de progression des chiffres d’affaires du commerce, particulièrement dans les centres-villes.
Un contexte économique incertain
Conséquence d’un premier semestre particulièrement chargé au plan social, les indicateurs du 3ème trimestre sont restés au niveau "variable" du baromètre. C’est bien entre "tempête" et "beau temps" que l’aiguille s’est immobilisée avec une croissance de seulement 0,2% au 2ème trimestre, et un taux de chômage encore au-dessus de 9%. Il reste à définir si la mise en place des quelques mesures visant à augmenter le pouvoir d’achat (réduction de la taxe d’habitation, suppression des cotisations d’assurance chômage) aura réellement un effet en 2019, date de la mise en place du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu.
Un marché qui poursuit sa route avec peu de carburant
En attendant, l’activité du commerce spécialisé affiche un ralentissement significatif (-3,4% en cumul annuel à fin septembre selon PROCOS), caractérisé par une fréquentation qui s’essouffle (-1,9% en cumul annuel à fin septembre selon le CNCC). Les pôles de cœur de ville sont les actifs les plus impactés par ce décrochage avéré de la fréquentation et des ventes.
Conséquence directe de ce phénomène, la contraction des valeurs locatives affecte désormais tous les segments du commerce spécialisé. "Les centres commerciaux prime restent le format le plus résilient, car toujours très recherchés par les enseignes internationales qui se développent en France", précise Christian Dubois, Head of Retail Services France. "Les valeurs locatives sur ce type d’actif sont néanmoins de plus en plus challengées par les enseignes, pour lesquelles les critères de négociation s’étendent au-delà des considérations locatives pures, comme le financement des aménagements par exemple", ajoute-t-il.
Dans un tel contexte, les programmations de nouveaux équipements commerciaux ont également été revues à la baisse avec un pipeline pour 2018 estimé à près de 730 000 m² toutes catégories confondues. Environ 45% de ces surfaces ont été inaugurées au cours des trois premiers trimestres soit une hausse de +30% en surface par rapport à septembre 2017. Il s’agit en majorité de retail parks, puis de centres commerciaux dont les ouvertures ont été principalement concentrées sur le 1er semestre (« Le Prado » à Marseille, « B’Est » à Farébersviller).
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