Après un essoufflement des volumes alimentaires en 2016, l’année 2017 affiche un rebond, selon le bilan annuel des produits de grande consommation (PGC) dans les GMS, publié par Nielsen. L’année 2017 montre un redressement de la consommation en grande distribution, coupant court aux hypothèses de dé-consommation des Français avancées par les plus pessimistes fin 2016. Avec des indicateurs macroéconomiques en progression dans l’hexagone, la confiance des consommateurs s’améliore. En grande distribution, la croissance est tirée par le secteur alimentaire et consommation courante – tandis que les biens durables (maison, loisirs, textile) sont à la peine .
Ainsi, les volumes alimentaires se consolident (progression de +0.5% du nombre de produits vendus) et le chiffre d’affaires progresse de +1.5% par rapport à l’année précédente. Tout comme en 2016, les plus petits foyers (constitués d’une ou deux personnes) sont les moteurs de ce développement de la consommation tandis que les familles les plus nombreuses réduisent leurs achats. Néanmoins, cette croissance qui semble modérée de prime abord, cache en réalité de belles réussites, et ce pour trois raisons.
Un dynamisme au-delà des circuits traditionnels
Certes, les grandes enseignes restent incontournables pour les ménages français, mais l’environnement de la distribution est actuellement en mutation accélérée. Les magasins spécialisés tout particulièrement (points de vente bio, frais, surgelés…) se développent sur le territoire, séduisent les consommateurs et participent à la croissance des marchés alimentaires. Les Français y
font leurs courses de plus en plus souvent, multipliant ainsi le nombre de circuits fréquentés. Sans compter le développement à venir de leurs achats alimentaires sur des spécialistes des achats sur internet – comme Amazon et Alibaba.
Les enseignes historiques multiplient, testent de leur côté de nouveaux types de magasins, de nouveaux modes de livraison qui créeront indéniablement davantage de disruption dans les comportements d’achats.
De réelles poches de croissance
2017 vient confirmer le constat des années passées : il reste de solides leviers de dynamisme dans les circuits historiques, et l’année 2018 s’ouvre sur de nouvelles perspectives.
Tout d’abord, l’année 2017 s’achève avec l’arrêt de la spirale déflationniste et une stabilité retrouvée des prix des produits alimentaires.
Ensuite, les grandes surfaces s’attachent de plus en plus à soigner leur image via de nouvelles campagnes de communication autour de l’émotionnel, de la santé et du local, via de nouveaux concepts de magasins ou encore via une adaptation constante de l’offre de produits qu’elles proposent à leur clientèle.
Parmi les relais de croissance, les produits bio (3,5% des ventes alimentaires et 21 % de croissance en chiffre d’affaires), l’innovation (2,8% des ventes) et la promotion sont à nouveau particulièrement significatifs cette année.
En termes de catégories de produits, le rayon frais non-laitier, et en particulier les produits traiteur, porte à lui seul plus d’un tiers des gains de chiffre d’affaires. Soutenues par une belle saison, les boissons et les glaces sont également très dynamique. En revanche, l’hygiène-beauté et l’entretien de la maison continuent de souffrir en grandes surfaces.
Les champions de 2017
Au-delà des moyennes, certains distributeurs et certaines marques tirent leur épingle du jeu de manière éclatante.
Parmi les circuits, les supérettes et le drive poursuivent leur progression, respectivement à +4% et +8%. Les points de vente les mieux orientés profitent certes des tendances bio ou produits frais type fruits/légumes mais restent aussi solides sur les basiques avec un indice prix inférieur à la moyenne, une croissance sur tous les rayons et 55% de leur croissance via les grands groupes.
Il demeure que côté fabricants, ce sont, comme en 2016, plutôt les PME et TPE qui sur-performent avec des groupes comme Maxi Buffet, Cité Marine ou Léa Nature parmi les croissances les plus fortes de 2017.“Ces tendances nous rendent optimistes pour 2018, d’autant plus que les événements sportifs comme les Jeux Olympiques et la coupe du monde de football vont doper la consommation de certains produits et nourrir la communication des enseignes et des marques. Leur enjeu est de comprendre un consommateur toujours plus complexe dans ses décisions d’achat, afin d’adapter les propositions commerciales aux besoins clients et aux spécificités locales”, commente Laurent Zeller, PDG de Nielsen France.
La fin de la déflation et les conclusions des Etats Généraux de l’Alimentation augurent, quant à eux, d’une hausse du seuil de revente à perte et d’une baisse de la dépendance promotionnelle non sans conséquence pour les consommateurs, selon le PGG. "Des changements qui renforceront encore le rôle des stratégies d’offre pour maintenir ou construire l’identité des enseignes et des marques" conclut ce dernier.