La France ne réussit vraiment pas à Mark & Spencer. Cinq ans seulement après son come-back médiatique avec stars et tapis rouge sur les Champs-Élysées, le distributeur britannique annonce la fermeture de 7 de ses 18 magasins français, ainsi que la réorganisation de ses activités internationales. Depuis son retour sur le marché hexagonal en 2011, les magasins en propres se sont révélés déficitaires. En 2015-2016, leurs pertes s’élèvent à 26M€. "Pour un détaillant milieu de gamme, les opportunités de croissance sont limitées dans les secteurs vêtements et maison, ce qui a pour conséquence des résultats de vente décevants. Des coûts de fonctionnement élevés ont également contribué à ces pertes", explique le groupe qui envisage, par conséquent, de cesser ses activités en propre pour se tourner vers la franchise, avec Lagardère Travel Retail France, et l’alimentaire. Quatre nouveaux magasins Food devraient ouvrir en France d’ici le printemps 2017. "Ce projet doit nous permettre de construire en France une activité plus durable et plus centrée sur le client en mettant l’accent sur notre offre food, unique sur le marché français et qui continue à être appréciée auprès de nos clients", a déclaré Paul Friston, directeur des programmes internationaux à Mark & Spencer Group. Les gammes textile et maison ne seront désormais disponibles que sur Internet.
Un marché bouleversé
L’alimentaire représente déjà plus de 50% du chiffre d’affaires de l’enseigne en 2016. Pour Daniele Pederzoli, spécialiste de la distribution et enseignant chercheur à Neoma Business School, la décision de Marks & Spencer atteste des difficultés grandissantes que rencontre le format du "variety store" ou multispécialiste."Avec une grande variété d’acteurs, ne serait-ce que sur le secteur de l’habillement- avec les discounters comme Primark, ou encore les chaînes de fast fashion, Zara, Mango ou H&M – Marks & Spencer doit encore trouver sa place sur un marché bouleversé", analyse-t-elle, avant d’ajouter que, toutefois, "certains leviers restent à exploiter, notamment celui du e-commerce, face à une concurrence de plus en plus digitale". Le choix du format franchise semble, lui aussi, pertinent. Cette activité a généré un bénéfice de 97M€ en 2015. Si le groupe décide de mettre en œuvre ce projet de réorganisation stratégique de ses activités internationales, il devra débourser entre 170M€ et 220M€ de coûts extraordinaires, liés aux procédures sociales et ressources humaines, ainsi qu’aux enjeux immobiliers. Il confirme néanmoins son engagement à l’international et mise sur la pérennité de ce nouveau modèle, plus rentable, selon lui, et en accord avec les besoins de ses clients. C.Bu
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