Une avancée pour les relations commerciales? Le label "relations fournisseur responsable" définissant les bonnes pratiques commerciales et celles qui sont à proscrire, vient d’être signé par l’Ania, Coop de France, la FCD, Système U, Auchan, Carrefour et Cora, sous la houlette des ministres Stéphane Le Foll, Emmanuel Macron et Carole Delga ainsi que du président de la médiation interentreprises, Pierre Pelouzet. Casino et Intermarché ont confirmé leur soutien à la démarche et leur volonté de signer prochainement. Système U s’est d’ailleurs déjà porté candidat à la labellisation.
Parmi ces bonnes pratiques, sont à retenir les critères d’équité financière vis-à-vis des fournisseurs. À savoir, respecter les délais de paiement fixés par la loi, en s’abstenant de toutes pratiques déformant l’esprit de la loi (application d’une retenue déraisonnable pour litige au moment du règlement, non paiement total ou partiel sans motif légitime de fournitures réceptionnées sans réserve, imposition d’un taux d’escompte excessifs en contrepartie du respect de délais de paiement, déduction d’office de pénalités, retour des marchandises dans un délai déraisonnable après livraison). La promotion des relations durables et équilibrées – se doter d’un cadre contractuel clair et respecté, favoriser la collaboration au travers divers partenariats donner d’ordre et fournisseurs stratégiques, réduire les risques de dépendance réciproques. L’égalité de traitement entre les fournisseurs et la prévention de la corruption.
D’autres critères portent sur l’aide à la consolidation des filières et au déploiement international, la compétitivité des offres et l’intégration des facteurs RSE dans le processus d’achat.
Le dire et le faire
Les signataires de cette charte s’engagent à encourager, dès à présent, le respect des bonnes pratiques, ainsi qu’à promouvoir le label et son contenu. "Un signal important donné par les acteurs de leur volonté de mieux travailler ensemble : il faut maintenant que cette volonté se traduise dans les négociations commerciales qui commencent", a indiqué Bercy. Derrière les déclarations d’intention, ce sont bien les actes qui témoigneront, ou non, d’une évolution des rapports entre industriels et fournisseurs.
Pour Coop de France, ce label "démontre la nécessité de trouver une voie complémentaire au cadre législatif afin de moraliser les relations commerciales, dans un contexte de guerre des prix où tout le monde est perdant". Toutefois, la fédération admet qu’il reste des éléments opérationnels à faire progresser, notamment le coût de la labellisation qui, pour le moment, reste inaccessible aux petites structures. "Nous ne nous sommes pas mobilisés autour d’une simple déclaration d’intention, nous souhaitons une véritable évolution des relations commerciales qui doivent être plus responsables et se projeter dans la durée, a déclaré Philippe Mangin, président de Coop de France. Ajoutant que les négociations commerciales en cours permettront rapidement de mesurer l’impact de cet engagement mutuel.
La Feef, porte-parole des PME, qui représentent plus de 600 entreprises indépendantes ou familiales n’a pas souhaité ratifier cet accord. Déplorant qu’aucune distinction de traitement selon la taille de l’entreprise n’ait été pris en compte dans ce label.