Les alliances à l’achat se poursuivent dans la grande distribution. Après Auchan et Système U, c’est au tour d’Intermarché et de Casino d’annoncer leur accord de coopération pour les achats de grande marques en France, dès les négociations 2015. Leur objectif ? Optimiser les achats et, au niveau national, améliorer l’offre de services aux fournisseurs, sur des produits de grandes marques auprès des groupes multinationaux, dans l’alimentaire et le non alimentaire.
Cette coopération ne portera pas (elle non plus, comme dans l’accord Auchan-Système U) sur les MDD ni sur les produits frais traditionnels issus de la production agricole ou de la pêche, ni sur les produits de marques nationales élaborés par des PME ou de entreprises de taille intermédiaire.
Sur le plan stratégique, les deux groupes assurent qu’ils continueront à gérer et développer séparément leurs approches commerciales et leurs points de vente, "maintenant ainsi une différenciation totale de leurs enseignes respectives", précisent-ils.
Crainte des fournisseurs
Du coté des industriels, en revanche, c’est la soupe à la grimace. L’Association Nationale des Industries Alimentaires (ANIA) s’alarme de ces récents mouvements de rapprochement de centrales d’achat des distributeurs, craignant qu’ils ne viennent encore renforcer la course aux prix les plus bas er menacer l’ensemble de la filière alimentaire française.
"Seulement quatre grands acteurs au coude à coude se partagent désormais 90% de parts de marché. Comment ne pas craindre une amplification de la guerre des prix ? Nous redoutons que ce nouveau rapprochement signe la fin de toute perspective d’amélioration pour notre filière alimentaire et menace encore davantage nos emplois, nos capacités d’investissement et nos partenaires de l’amont agricole", a déclaré Jean-Philippe Girard, président de l’Ania.
Au regard de la situation, l’association affirme accueillir "favorablement" la tenue, dans les meilleurs délais, de la réunion de concertation annoncée par les ministres Stéphane Le Foll et Emmanuel Macron, afin "que le véritable sujet soit enfin posé et acté : la construction d’un modèle alimentaire pérenne prenant en compte les attentes des consommateurs, la préservation des emplois de la filière alimentaire e la compétitivité de nos entreprises".
L’Ania réclame, par ailleurs, qu’une vigilance accrue soit maintenue lors des négociations commerciales, et en appelle à un renforcement des contrôles de l’administration.
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