Rien ne va plus du côté des grandes surfaces de bricolage. En ouvrant quatorze magasins d’Ile-de-France, Castorama et Leroy Merlin ont bravé, dimanche dernier, l’interdiction de travail dominical que le tribunal de commerce de Bobigny leur avait infligé. Une fronde qui a conduit le gouvernement à rouvrir en urgence, ce lundi, l’épineux dossier des ouvertures dominicales et tardives, véritable patate chaude que les politique, de droite ou de gauche, se repassent depuis des années sans jamais avoir su trancher clairement sur le sujet. Le sujet fera, dès ce matin, l’objet d’une réunion interministérielle à Matignon.
Loi inégale
La loi Maillé, votée en 2009, avait permis la mise en place de périmètres d’usage de consommation exceptionnelle (PUCE), dans les unités urbaines de plus d’un million d’habitants et soumise à la volonté du préfet de région. Mais elle n’a fait qu’accentuer les divergences entre enseignes. En 2012, Bricorama, s’est notamment vu contraint de fermer ses magasins d’Ile-de-France le dimanche, sous peine d’une amende de 37 millions d’euros, tandis que ses concurrents Leroy Merlin et Castorama continuaient d’ouvrir leurs portes. S’estimant victime d’une concurrence déloyale, Bricorama a saisi la justice en juillet dernier pour mettre fin à ces inégalités de traitement. A ce titre, le pdg de l’enseigne, Jean-Claude Bourrelier réclamait encore, la semaine dernière, au micro de RTL , l’égalité : ‘Tous ouverts ou tous fermés mais tous égaux".
Un pas en avant?
La fermeture à 21h de Sephora, quelques jours plus tôt, avait déjà provoqué l’émoi des salariés et des fédérations de professionnels du commerce qui en appellent au gouvernement : "Il faut absolument faire évoluer la loi et laisser aux entreprises le choix d’ouvrir lorsque les clients sont au rendez-vous ", affirme Gérard Atlan, président du Conseil du commerce de France (Cdcf). Selon ce dernier, l’autorisation de l’ouverture dominicale dans les zones de chalandise adéquates pourrait générer 100 000 emplois supplémentaires. Dans le "Journal du dimanche", la ministre déléguée au Commerce, Sylvia Pinel s’est déclarée favorable à une concertation avec les enseignes visées par l’interdiction d’ouvrir le dimanche et prête à clarifier le millefeuille législatif aujourd’hui en vigueur. En revanche, en ce qui concerne l’ouverture de nuit, elle est restée très ferme :"Il n’est pas nécessaire de réformer la loi". Maintenant qu’ouvrir jusqu’à 21h ou 22h reste "suffisant".
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