Fin de partie pour Rreef. Le fonds immobilier, filiale de Deutsche Bank, détenteur de 70% du Printemps depuis 2006, s’apprête à céder ses parts au groupe financier Borletti, propriétaire des 30% restants. Maurizio Berlotti s’est associé à des investisseurs qataris – le nom du cheickh Al Thani, circule – pour racheter l’intégralité du capital. L’homme d’affaires, qui a investit 350M€ dans le repositionnement du Printemps a su transformer, en six ans, une enseigne désuète en objet de convoitise, affichant un chiffre d’affaires de 1,45Mds€, en progression de 13% en 2012 et de plus de 30% depuis 2006. De quoi faire la fine bouche. Borletti a, ainsi, refusé l’offre de rachat formulée par les Galeries Lafayette." Cette reprise aurait nécessairement entraîné des restructurations et des arbitrages pour supprimer les doublons dans les services généraux et les magasins de province des deux groupes", note François Arpels, managing director de la banque d’affaires Bryan Garnier &Co. Donc, des licenciements.
Investisseur à long terme
A l’inverse, en s’appuyant sur les actifs qataris, Maurizio Borletti s’ouvre des perspectives à long terme. "Le Printemps est un investissement patrimonial pour le Qatar, sans horizon de sortie : ce qui laisse le temps à Borletti de mettre en œuvre sa stratégie", précise le banquier. Le Qatar, en quête d’actifs de qualité et de diversification de ses investissements, est déjà propriétaire de l’immeuble abritant le Virgin Megastore et de l’ancien siège de HSBC France, sur les Champs-Elysées. "Les qataris s’intéressent au luxe et à l’immobilier, à condition qu’il soit rentable : Le Printemps possède les deux", ajoute François Arpels. Doté de nouvelles ressources, le nouveau Printemps- le magasin haussmanien est encore en travaux – pourrait faire de l’ombre à ses concurrents parisiens. Et, pourquoi pas, réussir là où les autres Harrods londonien ou Macy’s new-yorkais ont échoué : s’implanter à l’international.
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