En 2011, le chiffre d’affaires des 250 principaux distributeurs mondiaux s’élève à 4 trillons de dollars, affichant un taux de 5,1% en glissement annuel. Ces résultats, révélés par l’étude annuelle Deloitte créent la surprise. En dépit du ralentissement économique mondial, les ménages ont continué à consommer.
Ce rebond s’explique aussi par l’activité des distributeurs dans les pays émergents, synonymes de croissance pour le secteur. Les 250 plus grands groupes de distribution ont décidé de s’implanter dans 9 pays étrangers en 2011, où ils réalisent 23,8% de leurs activités, contre 5 en 2010. Les investissements directs étrangers ont également largement contribué à cette croissance, tout particulièrement pour les sociétés qui opèrent en Afrique/Moyen-Orient, en Amérique Latine et en Asie Pacifique, à l’exception du Japon. Neuf distributeurs parmi les 13 nouveaux intégrants le Top 250, sont principalement originaires de la zone Asie-Pacifique. Et les 50 premières sociétés en termes de croissance, qui affichent un taux de croissance annuel d’environ 20% en 2011, sont issues des marchés émergents.
Au delà du pays, ce sont essentiellement les centres urbains qui intéressent les distributeurs. L’analyse Deloitte en a sélectionné 10 dont Bogota (Colombie), Hô-Chi-Minh-Ville (Vietnam), Lagos (Nigéria) ou encore Ekaterinburg (Russie). Leurs points communs : la prospérité due à une large population en termes de revenu par habitant et une part élevée du pouvoir d’achat de leur pays respectif. "Les villes sont des lieux de formation et d’innovation, de concentration initiale de l’activité économique et d’implantation des services liés à l’économie moderne", note Stéphane Rimbeuf, associé responsable de l’industrie du Consumer Business pour Deloitte en France.
L’atout international
Cette stratégie à l’international permet aux groupes d’équilibrer leurs résultats: « Pour bon nombre des principaux distributeurs du monde, l’expansion mondiale reste le moteur des opportunités de croissance, en tentant ainsi de compenser la faible croissance ou la stagnation des marchés domestiques", ajoute Stéphane Rimbeuf. Effet vérifié: en 2011, la quote-part des distributeurs américains du Top 250 qui n’ont pas exporté leurs activités a régressé à moins de moitié. Une première pour ces distributeurs.
Toutefois, l’internationalisation ne fait pas tout. Sur leurs marchés domestiques, les distributeurs des pays développés sont confrontés à une révolution des modes de consommation. Et le seul argument-prix ne suffit plus. "Plus que jamais, ils doivent adopter une stratégie omnicanal permettant d’offrir à leurs clients une expérience d’achat intégrée et personnalisée dans leurs magasins et dans l’univers digital", précise l’étude.