Le 16 mai, Sylvia Pinel, 34 ans, a été nommée ministre déléguée auprès du ministre du Redressement productif (Arnaud Montebourg), chargée de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme. Députée du Parti radical de gauche (PRG) de Tarn-et-Garonne, elle succède à ce poste à Frédéric Lefebvre (UMP).
Née le 28 septembre 1977 à l’Union (31), elle est titulaire d’un DESS contentieux et arbitrage (Toulouse) et d’un DEA Droit fondamental et européen (Limoges). Ancienne chef de cabinet du président du conseil général de Tarn-et-Garonne, Jean-Michel Baylet, elle est conseillère régionale Midi-Pyrénées depuis 2010. Elle est également présidente départementale de la fédération du PRG de Tarn-et-Garonne et vice-présidente aux droits des citoyens, à la sécurité et à la justice au sein des instances nationales du Parti radical de gauche.
Très active sur le terrain pour la défense, notamment des filières fruits et légumes et des agriculteurs – elle est, elle-même, fille d’agriculteurs – Sylvia Pinel va droit au but, notamment dans ses questions à l’Assemblée Nationale. Tour d’horizon.
Hausse des prix en GMS
Lors de la deuxième séance du mercredi 13 juillet 2011, elle s’adressait au Premier ministre, François Fillon, en ces termes : "Deux rapports récents montrent une hausse inquiétante des prix dans la grande distribution qui continue de réaliser des marges confortables sur le dos des agriculteurs, lesquels voient leurs revenus baisser et sont déjà trop nombreux à percevoir les minima sociaux (…) tout augmente : les produits de première nécessité qui ont connu jusqu’à 20% de hausse depuis janvier, le prix des fournitures lors de la prochaine rentrée scolaire, puisque vous avez décidé de ne pas renouveler cette année l’accord passé avec la grande distribution qui permettrait une stabilité des prix (…) C’est encore le budget des ménages les plus défavorisés qui trinque. Tout augmente sans cesse, alors que l’inflation galope et que le pouvoir d’achat s’érode. Le salaire ne permet plus de vivre, mais de survivre".
Encadrement des prix
Le 20 octobre 2010, Sylvia Pinel intervient lors de l’examen des crédits de la mission "Agriculture" du Projet de loi de finances pour 2011, à propos de l’abandon de la filière fruits qui représente une part déterminante de l’économie locale de son département : "Vous le savez, l’agriculture a plus que jamais besoin de régulation pour faire face aux fluctuations du marché, pour faire face à la grande distribution, aux centrales d’achat et aux industries. Quelles mesures comptez-vous prendre pour encadrer les prix et permettre aux agriculteurs de vivre de leur travail ?".
Contre la TVA sociale
Enfin, Sylvia Pinel s’est opposée à la TVA sociale. En témoigne son intervention, mercredi 15 février 2012, en séance de nuit, sur les articles 1er et 2 du Projet de loi de finances rectificatives pour 2012 : "Cet amendement tend à supprimer l’alinéa 46 qui porte augmentation du taux de TVA de 19,6% à 21,2%. Cette hausse d’impôt de 11 milliards d’euros pèsera plus lourdement dans le budget de ceux qui ont les revenus les plus modestes (…) Cette hausse de TVA est injuste et inefficace car elle réduire le pouvoir d’achat des ménages, freinera la croissance, accentuera le cercle vicieux de récession économique, et rendra donc encore plus délicate la situation de nos finances publiques.
Elle est inefficace aussi, car la baisse des cotisations patronales entraînera peut-être un avantage concurrentiel vis-à-vis de nos partenaires commerciaux européens, comme l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne, mais pas vis-à-vis des pays à bas coûts salariaux comme la Chine. (…) Elle n’est qu’un ersatz de dévaluation dont les conséquences en termes de baisse du pouvoir d’achat seront immédiates et certaines alors que les avantages en termes de gain de croissance et de compétitivité à l’exportation seront extrêmement aléatoires et lointains".
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