Mitigé. C’est le mot qui est venu à l’esprit des professionnels et des observateurs lorsque le bilan des soldes d’hiver 2016 a été tiré. Sur le papier, en effet, ces soldes ont été un succès. Les six semaines de réduction de ce moment fort de la vie des consommateurs français (à défaut d’être toujours très utile pour les vendeurs) ont affiché une croissance des ventes de 1,5% par rapport à 2015. Pourtant, le chiffre reste décevant. Primo, les soldes d’hiver 2015 ont été marquées par un contexte exceptionnel, celui des attentats de janvier (-16% en valeur?!). Difficile, donc, de se satisfaire d’une amélioration aussi modérée. Secundo, la météo du début d’année s’est montrée relativement favorable, ce qui laisse penser que s’il en avait été autrement, la croissance aurait pu être proche du néant. Tertio, ces chiffres positifs, mais en trompe-l’œil, masquent difficilement une année 2016 qui, hors soldes d’ailleurs, s’annonce déjà difficile, tant les indicateurs sont tous dans le rouge.
Alerte rouge Selon les chiffres de l’Observatoire économique de l’Institut français de la mode (IFM), les ventes du secteur du prêt-à-porter pour le premier trimestre 2016 sont négatifs. Le chiffre d’affaires pour ce marché s’est contracté de 0,2% par rapport à l’année précédente. Une donnée très inquiétante quand on sait la faiblesse qui caractérisait déjà 2015. Pire: si les soldes affichent un timide résultat positif, le marché plonge depuis janvier. Ainsi, la chute pour le seul mois de mars2016 par rapport à l’année précédente est de -3%. Une véritable saignée, qui intervient de plus à un moment où le contexte économique global est légèrement plus favorable. Ce dont le textile ne profite absolument pas. Ce n’est plus un coup de semonce pour le prêt-à-porter: la ligne rouge de la crise ouverte est maintenant dépassée. Mais qu’est-ce qui ne tourne pas rond dans l’appétence des Français pour l’habillement? Pour les professionnels du secteur, le textile souffre d’une maladie chronique par rapport aux consommateurs, largement décriée par la profession: la perte de sens des prix. Un chiffre résume l’étendue du problème: 45,2% des articles vendus dans le domaine du prêt-à-porter en 2015 ne le sont pas à leur prix facial d’origine. Entre les