Optimiste forcené, doux dingue ou visionnaire? Pour Jean-Marc Megnin, DG de l’Observatoire Altavia ShopperMind et auteur du blog le Furet du retail, le magasin physique, en pleine mutation face au e-commerce, restera le pivot central de l’acte d’achat. “Quand on est détecteur de signaux faibles, on nous prend souvent pour des fous. C’est ce qui s’est passé quand j’ai dit: “ne vous inquiétez pas, ça va être très dur, mais le point de vente ne va pas mourir, il sera toujours au cœur du dispositif d’achat.” Certains patrons d’enseigne ont trouvé que j’étais très optimiste parce que, eux, pensaient qu’ils allaient crever”. Les magasins sont toujours là. Mais ils changent de visage à grands coups de “marketing au point de vente” pour rester dans le coup, pour tenter de fidéliser et conquérir des consommateurs toujours plus agiles, volages et informés. Avec une tendance de fond: l’accélération. “Auparavant, entre un signal faible et la tendance, il pouvait se passer 5 ans. Aujourd’hui, c’est 2 ans maxi, voire 6 mois ou un an”, souligne Jean-Marc Megnin. Autrement dit, il s’agit d’être réactif. Et la tendance du moment s’est clairement arrêtée sur les objets connectés. Ils étaient les héros du salon CES, le Consumer Electronics Show, grand-messe de la haute technologie qui s’est tenue en janvier à Las Vegas. Dans cette mouvance, “il est normal que toutes les PLV et tout ce qui se trouve dans le magasin deviennent connectés. Ce n’est pas une innovation marketing. C’est une évolution naturelle. Nous allons vivre dans un monde où tout sera interconnecté”, estime Jean-Marc Megnin.
2013 : année charnièrePour l’instant, l’heure est aux comptes. Après des années de confrontation entre le virtuel et le physique, les modèles s’essoufflent. “Nous sommes au bout d’un cycle, dans la société comme en distribution, en partie à cause de la digitalisation”, estime Pierre-Alain Weill, responsable de la commission du salon Marketing Point de Vente pour Popai France. On a vu les retailers électroniques fermer leurs portes, comme Virgin Store, Games, Surcouf, Phone House… Côté pure players, on cherche ses marques. Pixmania fait un pas en arrière et ferme ses boutiques. Mais les deux fondateurs de l’entreprise rachètent les 114 points de vente Phone House pour renforcer la présence nationale de The Kase. Les frères Rosenblum proposent une offre cross canal où le consommateur peut choisir en ligne la coque personnalisée de son mobile et venir la chercher en magasin; ou, à l’inverse, commander en point de vente et se faire livrer chez lui. Tout est possible. Les grands sites de e-commerce deviennent des places de marché. À l’image de Taobao ou Alibaba, des intermédiaires sans stock, qui arrivent, désormais, en tête des acteurs du commerce mondial en termes de volume. Les commerçants l’ont bien compris: ces places de marché peuvent devenir des opportunités. On voit des libraires qui, ne pouvant plus lutter contre ces géants, ouvrent leurs boutiques sur Amazon. Reste que “sur