Alors que la France, et une bonne partie de l’Europe, peinent à trouver une solution qui pourrait mettre fin à une période de vaches maigres et de croissance flirtant entre anorexie et dépression, la grande distribution fait de la résistance. Mais, dans ce secteur, comme dans beaucoup d’autres, les prévisions restent sombres, et la perspective de la reprise d’une croissance forte et durable, pour le moins hasardeuse. Pendant que l’Europe lutte pour dépasser les 0% de croissance, l’Asie continue son ascension insolente. Mais surtout durable, si l’on en juge par la bonne résistance qu’a offert la région face à la crise. La preuve? Les analystes économiques considèrent que la Chine a été durement frappée par les troubles économiques pour n’avoir affiché une croissance “que” de 7,9% en 2012?! Douze ans après l’entrée de la Chine dans l’OMC, et presque vingt ans après l’amorce d’une vraie émergence économique dans toute la région, prétendre que la croissance future est en Asie n’a rien d’une analyse dépassée.Un œil sur les projections économiques suffit à dissiper les nuages qui commençaient à s’amonceler. La Chine a connu un coup de frein à son développement qui s’est majoritairement traduit par un impact sur son secteur industriel. Pour anticiper l’avenir, et le déclin d’un développement entièrement tourné vers les exportations, les autorités chinoises ont décidé de jouer à fond la carte de la consommation intérieure pour maintenir une croissance forte. Du pain bénit pour les distributeurs, et la promesse d’un avenir radieux.Mais cette dynamique qui ne semble jamais finir touche également l’ensemble de l’Asie du Sud-Est, les Philippines, et surtout l’Indonésie, dont un rapport publié par le cabinet McKinsey indique qu’elle sera la sixième puissance économique mondiale en 2030.
LÉGISLATION: peut (encore) mieux faireBien qu’il y ait autant de législation qu’il y a de pays dans l’Asie émergente, de nombreux progrès ont été faits. La législation jugée complexe, en Chine notamment, n’a pas empêché Carrefour ou Walmart d’y ouvrir une centaine de points de vente. Mais, malgré presque vingt ans de présence pour ces géants, l’obligation juridique de devoir s’allier avec des partenaires locaux demeure la principale source de tracasseries juridiques et de complexité stratégique. Ainsi, Carrefour ne compte pas moins de 56 partenaires locaux qui, même s’ils ont pu être des relais efficaces pour s’implanter sur un marché avec ses habitudes et ses codes inconnus par rapport au marché européen, restent une source de conflits internes permanents. Georges Plassat, le PDG