Multifactorielle, la crise de la supply chain soulève des problématiques qui dépassent les sujets opérationnels. Elle met en lumière les enjeux géopolitiques qui se dessinent sur l’échiquier du commerce mondial.
La crise sanitaire a révélé les failles et les faiblesses de la supply chain mondiale. “Beaucoup d’entreprises n’ont pas mesuré à quel point la pandémie allait bousculer les équilibres et ont pris conscience de leur incapacité à réagir vite”, constate Brice Faure, directeur général d’Anaplan France. L’éditeur de logiciels, dont la plateforme de planification budgétaire et opérationnelle compte, parmi ses clients, une majorité d’entreprises mondiales, a observé, en 2020, les grandes difficultés rencontrées par les groupes de réunir pour agir et faire du business. L’absence de salons internationaux et autres rendez-vous annuels qui permettent de préparer la demande à venir a plombé les entreprises françaises qui se sont fait doubler par la Chine et les USA. Les deux pays ont anticipé la crise des matières premières en aspirant très tôt le marché auprès des fournisseurs. “Il y a eu un renversement de scénario qui a placé les fournisseurs en position de force, libres de choisir leurs clients plutôt que l’inverse”, indique le directeur. Ce dernier préconise des logiques de partenariats à long terme, pour éviter les effets d’aubaine.