Opération réinvention en cours dans les centres commerciaux. S’ils résistent plutôt bien par rapport à leurs homologues américains, avec un chiffre d’affaires et une fréquentation en légère baisse, respectivement de 1,2% et de 1,7% en 2017, leurs structures sont vieillissantes, avec une moyenne d’âge qui tourne autour de trente ans… Ce qui nécessite de les restructurer et de les rénover. Et surtout, les attentes des consommateurs ont évolué. “Ils recherchent des espaces urbains et ouverts, mieux intégrés dans leur environnement et multifonctionnels”, explique Gontran Thüring, délégué général du Conseil national des centres commerciaux. Des enjeux que les visiteurs évoqueront certainement dans les allées du Siec, le Salon du Retail et de l’Immobilier Commercial, qui se tiendra les 6 et 7?juin prochains. Cependant, le parc des plus de 800 centres commerciaux français ne manque pas d’atouts, constituant le premier réseau logistique de France au profit d’un commerce devenu multicanal. “80% de la population dispose d’un centre commercial à moins de trente minutes de chez elle”, poursuit Gontran Thüring. “Selon l’étude Retailscope réalisée par Hammerson, six Français sur dix font du shopping au moins une fois par mois”, renchérit Bastien Leal, directeur marketing chez Hammerson.
Un centre de moins en moins commercial Une certitude, le centre commercial de demain sera de moins en moins commercial. “Nous nous orientons de plus en plus vers des tiers lieux où les consommateurs, génération millénniale en tête, peuvent se reposer, faire du shopping ou même travailler”, ajoute Gontran Thüring. Au “31” à Lille, géré par Redevco, l’espace dévolu aux commerces a baissé de 25?000?m2 à 10?000?m2 pour faire place à un hôtel quatre étoiles et 8?000?m2 de bureaux. “Notre objectif est de créer des lieux d’envie plutôt que de besoins, indique Thierry Cahierre, directeur général de Redevco France. Nous sommes des acteurs des centres commerciaux en centre-ville et nous croyons que ce sont des lieux qui ont un avenir. Aujourd’hui, le commerce doit venir se greffer à un environnement public et s’intégrer en termes d’usage. Pour être clair, nous essayons de créer des espaces privés à usage public, gérés avec tous les avantages de la gestion privée mais avec des matériaux, des codes semblables