
Compétitivité. C’est le mot d’ordre de l’industrie en général, et de l’agroalimentaire en particulier. Si le secteur a su résister à la crise, en 2011, il est, désormais, sur le fil du rasoir. “2012 est une année déjà très compliquée pour les entreprises et il n’y a pas de raison que 2013 soit meilleure”, prévient Alexander Law, directeur économie et innovation de l’Ania. Tous ont en tête l’exemple de Doux. Le démantèlement du volailler, le 1er août dernier, n’a, certes, pas surpris – le bilan du groupe était catastrophique -, mais il a mis en exergue les faiblesses de toute une industrie: son manque de compétitivité et un modèle de production trop dépendant des marchés mondiaux. “La concurrence est rude, les pays émergents commencent à être vraiment efficaces sur l’agroalimentaire”, s’alarme Françoise Gorga, chargée de mission recherche à l’Ania. Et parce que la France n’a pas les moyens, ni le désir de se battre sur le terrain des prix avec le Brésil ou la Chine – en témoignent les déclarations du nouveau (et tout premier) ministre délégué à l’Agroalimentaire, Guillaume Garot, qui prône l’émergence de champions nationaux – l’innovation reste “l’unique levier de croissance pérenne”, selon Alexander Law, dont dispose cette industrie, à terme.
Objectif: rentabilitéFort de ces recommandations, les industriels consacrent déjà 70% de leurs investissements long terme à l’innovation, dont l’essentiel finance des innovations marketing plutôt de rupture. “Les ruptures vraies, il n’ y en a presque pas, constate Gilles Trystram, directeur d’AgroParisTech. C’est très difficile. Il faut avoir l’idée, la convertir en réalisation, démontrer qu’économiquement elle fonctionne et