“La viande a perdu son statut, assène d’emblée Denis Lerouge, directeur de la communication d’Interbev, l’interprofession du bétail et de la viande. Elle est descendue de son piédestal et n’est plus cet aliment indispensable qu’on se devait de consommer.” Année après année, les produits carnés poursuivent leur descente. À début décembre 2017, le marché global est à -2,2% selon les chiffres Kantar et à -4,2% hors élaborés et piécés. Les raisons de cette baisse de consommation sont connues. Moins de repas à domicile soit moins d’achat de pièces brutes, émergence de nouveaux moments de consommation… le tout sur fond de signaux négatifs. L’OMS a classé la viande rouge dans la catégorie des agents “probablement cancérigènes”, l’Agence nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation a conseillé de ne pas conseiller plus de 70g par jour de bœuf, porc, agneau ou veau. Même si la filière martèle que l’on est en France en dessous de ce seuil (avec 52?g), c’est un méfait de plus ajouté au “carnisme”. Conséquence ou pas, selon l’étude d’Ipsos menée en juillet 2017 pour Interbev, près de 46% des Français ont déclaré décider de consommer moins de viande. Ces flexitariens désireux d’aller vers plus de végétal, Béatrice de Reynal, docteur en nutrition et fondatrice de Nutrinno, les juge très sages. “On mange trop de protéines animales, 20% au-delà de nos besoins quotidiens”, estime-t-elle. Quant aux viandes proposées dans la grande distribution, elle considère qu’elles “ont 15% de matière grasse alors que la viande normale n’en fait que 5%”. Si les végétariens et vegans purs et durs représentent 3% de la population, un chiffre stable, les images des abattoirs prises par l’association L214 risquent de troubler davantage les flexitariens.
De l’or rouge en rayons Dans ce ciel nuageux pour les spécialistes du secteur, l’étude Ipsos donne une