Proclamé métier le plus sexy du XXIe?siècle par le Harvard Business Review, les data scientists sont les perles rares que les entreprises du monde s’arrachent. Selon une étude publiée par le cabinet de recrutement Robert Half, le métier de data scientist fait partie des six emplois les mieux rémunérés en2014 et2015, avec un salaire annuel fixe démarrant à 38?000?€ mais pouvant facilement dépasser les 50?000?€ au bout de trois ans. Qui sont ces nouvelles stars du numérique, capables d’analyser, d’exploiter et de croiser l’ensemble des données internes et externes à l’entreprise? Ces champions de l’algorithmique, qui maîtrisent aussi bien les technologies Big Data (Hadoop, Spark, Storm) que les langages de programmation (R et Python), ont pour mission de faire parler les données et de les rendre accessibles aux acteurs du marketing. “Ce sont des moutons à cinq pattes à qui l’on demande de nombreuses compétences très pointues et différentes, difficiles à réunir dans une seule personne”, résume Karl Neuberger, manager chez Quantmetry, cabinet de conseil en data science. Pas étonnant, alors, que les recruter relève du parcours du combattant pour les RH. Car le profil est rare et cher. “Il y a un buzz excitant autour de ces métiers et un effet bulle engendré par la pénurie d’offres sur le marché”, confirme Emmanuel Stanislas, fondateur de Clémentine, société de recrutement spécialisée dans les métiers du digital. En moyenne, 300 data scientists sont formés en France chaque année pour des besoins estimés entre 2?000?et 3?000 postes. Cette inadéquation entre la loi de l’offre et la demande fait flamber les prix.
Guerres des talentsLa grande diversité des formations ne facilite pas, non plus, le recrutement de ces profils. Si un cursus initial en physique (quantique ou théorique), statistique, informatique et mathématiques est requis, nombre de formations courtes, MOOC et autres programmes certifiants fleurissent depuis deux ou trois ans sur le