Dopées par le changement de comportement des consommateurs avec la crise sanitaire, elles ont débarqué en 2021. Les startups de livraison ultra-rapide de courses poussent les distributeurs à revoir leurs stratégies de e-commerce alimentaire.
Par Catherine Batteux
Cajoo, Gorillas, Flink, Getir, Gopuff, Yango Deli, Dija, Fancy, Bam Courses, Zapp, PicNic… Des noms qui surgissent de toute part depuis un an, à grands coups de publicité dans les couloirs du métro et sur les sacs et vêtements des livreurs en vélo dans les centres-villes. Ces startups de la livraison ultra rapide de courses alimentaires promettent de livrer en moins de 15 minutes des produits du quotidien (2 000 références, en moyenne) par des coursiers à vélo électrique ou en scooter qui s’approvisionnent dans des dark stores. Débarquées pour la plupart en France en 2021, à la faveur de la crise sanitaire, ces licornes d’origine française, allemande, turque, britannique, américaine, russe… ont toutes réussi à lever des fonds en un temps record avec, à la clé, des valorisations qui leur permettent d’asseoir leur maillage du territoire. Selon Xerfi, on parle de 3 milliards d’euros levés en 2021 pour les seules sociétés de quick commerce actives en France. Evidemment, les acteurs traditionnels de la distribution n’y sont pas insensibles, ne serait-ce que pour rester dans la course. Alliances et acquisitions sont au menu afin d’accélérer, sur le terrain, de nouvelles formes de livraison en parallèle de leurs parcs de drives et points retrait.
Covid-19 : l’accélérateur du e-commerce alimentaire
Selon IRI, en deux ans, le marché de l’alimentaire en ligne a grossi de +51 %, passant de 6 milliards d’euros en 2019 à 9 milliards d’euros en 2021. La crise sanitaire a donné un coup d’accélérateur hors du commun à l’e-commerce alimentaire. “C’est un euphémisme !”, souligne Xerfi dans son étude “Les nouveaux business models du e-commerce alimentaire – Quick commerce, drives piétons, plateformes, marketplaces – quelles opportunités pour la grande distribution ?” dévoilée en novembre dernier. En 2020, les seules ventes en ligne des GMS ont bondi de 40 % en France. Si les clients recrutés pendant les confinements ne sont pas tous restés fidèles, son potentiel de développement est réel. Selon les experts de Xerfi Precepta, les achats alimentaires en ligne devraient, ainsi, gagner plus de deux points par rapport à la période d’avant-crise pour représenter 10,5 % des ventes de PGC et FLS en 2023. Les innovations de services (bio sur abonnement, kits de repas prêts à cuisiner, quick commerce…) et l’inflation des dispositifs (drives en périphérie, drives piétons, livraisons ultra-rapides…) expliquent, en grande partie, le dynamisme du e-commerce alimentaire. Selon l’étude, tous circuits confondus, les courses alimentaires en ligne représentent, désormais, 13 milliards d’euros, dont 85 % entre les mains de la grande distribution. Le segment du quick commerce, s’il reste minoritaire avec 112 millions d’euros de chiffre d’affaires en France en 2021 (source IRI), affiche une croissance insolente de +86 %, attirant un nombre toujours plus conséquent de nouveaux acteurs, malgré