“Le Singles day a réalisé près de 18 Mds € de ventes en 24 h”. Sur la scène du salon E-commerce 1to1 de Monaco, Brian Wong, le vice-président d’Alibaba, exulte en égrenant les chiffres du 11?novembre 2016, le “jour des célibataires” où ceux-ci s’offrent de petits cadeaux. Inventée en 1993 sur un campus, la fête est reprise en 1999 par la plateforme chinoise et transformée en show de promotions non-stop. “Ce jour-là, près de 82% des Chinois achètent avec leur mobile car faire du shopping n’est pas une nécessité, c’est un plaisir, c’est amusant”, poursuit l’Américain, un des premiers employés de Jack Ma, le patron d’Alibaba. Innovation du Singles day en 2016, le “online -to-offline” (mobile au magasin) a déchaîné les consommateurs qui étaient conviés à suivre le chat noir, mascotte de la plateforme, en réalité virtuelle, en quête de promotions, sur la plateforme comme dans les magasins physiques. Au total, près d’1,6?milliard d’interactions ont eu lieu dans la journée, amenant les clients dans les centres commerciaux, chez Starbucks ou encore KFC. Loin de cette avalanche de chiffres, le commerce sur mobile trace son chemin en France. Près d’un quart du volume d’affaires des sites internet est désormais réalisé sur smartphones, soit 2,5 Mds € de dépenses en 2016, selon des chiffres rapportés par la Marketing Mobile Association (MMA), lors de son premier observatoire du commerce mobile en France en décembre dernier. Signe que le m-commerce devient un mode de consommation de plus en plus populaire en France, plus de la moitié des e-commerçants ont dépassé le seuil de 10% de leur chiffre d’affaires sur mobile, appareil qui est présent dans la poche de 60% des Français.
L’ère du mobile first Le rendez-vous de Monaco a scruté “les grandes tendances, de l’intelligence artificielle à la data avec le mobile en pleine expansion”, indique Ingrid Fillon, directrice du salon, qui avait sélectionné une demi-douzaine de start-ups spécialisés sur les stratégies intégrant le mobile. À la clé, une robuste croissance voire un doublement prévu des achats d’ici 2020, a même estimé l’éditeur Cegid pour qui le mobile est devenu “le connecteur clé”, comme il l’a répété lors de sa conférence annuelle à Budapest le 5?avril dernier. Mais pour comprendre le poids réel du commerce mobile, tous les acteurs précisent qu’il faut dépasser l’idée d’un m-commerce se résumant au e-commerce sur smartphone. Son influence est aussi grandissante sur les achats en points