Deux morceaux de rumsteck crus et un titre: “Fondus de fondue”. C’est la couverture de Beef, magazine destiné aux hommes qui aiment la viande, lancé en 2014. La Une carnassière détonne en kiosques aux côtés des journaux vantant le nouveau régime citron, sur fond de COP21 et de discours anti-viande. Non, tout le monde n’est pas végétarien, même si le flexitarisme – végétarisme occasionnel – est à la mode. Ébranlée par ce phénomène européen, la filière se mobilise et multiplie les campagnes de communication. En 2015, Interbev a lancé la plate-forme Bœuf-Lovers, un site de rencontre des amoureux de la viande, sorte de Meetic des carnivores. Pour 2016, l’interprofession réfléchit à des nouveaux axes de communication. Objectif? Démentir les propos négatifs portés par les végétariens militants qui appellent à supprimer la viande dans nos assiettes. “On essaie de culpabiliser le consommateur en lui disant que consommer trop de viande le rendrait malade, que l’élevage serait nocif pour l’environnement, qu’il y a des problèmes de maltraitance dans la filière: je ne suis pas d’accord. Nous, on ne se positionne pas contre les végétariens. Alors, qu’ils nous respectent?!”, affirme Marc Pagès, directeur général d’Interbev. Longtemps désirée, la viande est aujourd’hui attaquée. Pourquoi tant de haine?
Dans le viseur des veggiesAccusée d’opacité – l’affaire de la viande de cheval a réactivé les angoisses – la filière plaide pourtant la transparence. “Quand vous avez le logo “Viande de France”, vous pouvez être sûr que la bête a été élevée, abattue et transformée en France”, assure Marc Pagès qui souligne, cependant, que les industriels refusent encore