Elle fait partie de notre quotidien. Du premier hypermarché Carrefour à Sainte-Geneviève-des-Bois, en 1963, aux prémices du commerce digital, la grande distribution a évolué, au fil du temps, pour le meilleur et pour le pire. Mort du petit commerce traditionnel, rupture du lien entre campagne et populations, emplois dévalorisés: les travers du secteur viennent aujourd’hui assombrir les années fastes de la grande distribution qui a “longtemps représenté, pour les anciennes générations, un vrai progrès social”, rappelle Philippe Olry professeur en éco-gestion. Changement de siècle et de mœurs oblige, les nouvelles générations sont plus enclines à l’acte d’achat personnalisé qu’à la consommation de masse. Le glas a-t-il sonné pour la grande distribution? Rien n’est moins sûr. S’il vacille, le modèle de l’hyper n’est pas encore mort. À condition, toutefois, qu’il ne s’écarte pas de ses fondamentaux: maintenir des prix bas toute l’année et conserver son âme de commerçant.
Age d’or
À l’origine de la grande distribution, il y a un épicier. Edouard Leclerc, futur fondateur du groupement E. Leclerc invente, en 1949, le libre-service, jetant les bases du supermarché. Son idée: supprimer les intermédiaires pour afficher des prix entre 20% et 30% moins chers que ses concurrents. Une révolution qui profite aux consommateurs: ils ont désormais