Secouées par les crises alimentaires et bousculées par les attentes des consommateurs qui s’engagent dans des comportements d’achats alternatifs, les enseignes sont très exposées sur le sujet du développement durable. “Les clients sont en quête de certitudes: ils souhaitent des produits sains, de la qualité, que le distributeur soit vertueux dans son activité d’entreprise avec des enjeux sur les substances, la traçabilité, l’énergie, les déchets et sur l’eau”, lance Benoît Hémon, directeur de la business unit retail chez GreenFlex, société spécialisée dans le développement durable. Ces dernières années, les enseignes alimentaires sont passées du développement durable à la RSE, qui ajoute la partie gouvernance et les parties prenantes au volet environnemental. “Quand je regarde et compare attentivement ce que font les distributeurs, ils appliquent les lois qui ont été renforcées depuis 2010 et anticipent parfois leurs obligations”, indique Elisabeth Cony, fondatrice de Madame Benchmark, une toute nouvelle société de veille sur le secteur de la distribution y compris le volet RSE. “Sur la question sensible de l’énergie dont ils sont nécessairement grands consommateurs du fait de la chaîne du froid, les distributeurs alimentaires sont allés au-delà des normes, estime Philippe Joguet, directeur développement durable, RSE et questions financières à la FCD. Ils ont mis l’accent sur la gestion durable de leur activité, un point essentiel pour eux.” À l’origine de 60 à 80% des gaz à effet de serre, les fluides frigorifiques sont dans la ligne de mire des enseignes. “La gestion du froid est une priorité pour Monoprix, cela nécessite bien évidemment des investissements énormes, nous procédons donc par étapes, nous ajoutons dans l’ensemble de nos magasins des portes aux meubles de froid afin d’éviter la déperdition d’énergie”, remarque Karine Viel, responsable du développement durable et de la fondation chez Monoprix. Le client connaît-il ces engagements? “En voyant les meubles froids fermés, le client se doute qu’il s’agit d’une consommation d’énergie responsable, renchérit Philippe Joguet. Dans ce cas précis, je pense que la communication n’est pas forcément de mise et que la vertu de l’exemple s’applique.” Il ajoute qu’en la matière, “aucun distributeur ne joue à qui sera le plus vert”. Dans les faits, la mutualisation progresse sur les thèmes techniques de la RSE. “Une quarantaine d’enseignes font partie de l’initiative clause sociale et partagent aussi les audits sociaux et la structuration des dons de
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